lundi 31 décembre 2007

Filet de porc emmaillotté

Le petit Jésus était -paraît-il- emmaillotté dans une mangeoire lors de la visite des rois mages.
Alors que beaucoup, en cette période de Noël, échauffent leur créativité à la confection de biscuits ou s'activent plus communément autour d'une dinde, mue par mon esprit de contradiction légendaire, j'ai préféré la compagnie du porc dans ma cuisine.
Mais, même cet indécrottable esprit de contradiction n'a pu retenir mon envie de réchauffer quelques souvenirs d'enfance...

Alors -comme jadis avec mes poupées, comme ce regretté petit Jésus- j'ai decidé d'offrir à Monsieur Cochon (dont le tire-bouchon s'était raidi de froid dans mon congélateur depuis un bon moment) un peu d'affection:


Filet de porc emmaillotté

1 pâte feuillettée carrée
800 gr de filet de porc
150 gr de bacon
200 gr de hâché porc-veau
2 jaunes d'oeuf
1 paquet de boursin au poivre
des petites herbes au choix (moi j'aime bien le romarin)
  1. Etaler la pate feuillettée carrée et badigeonner le contour avec du jaune d'oeuf
  2. Disposer les tranches de bacon les unes a côté des autres en laissant le bord badigeonné a l'air libre (pour fermer l'enveloppe)
  3. Recouvrir le bacon d'une bonne couche de hâché
  4. Coucher votre filet sur son lit de hâché (perpendiculairement aux tranches de bacon) et l'entailler dans toute la longueur (toujours affectionneusement bien entendu!)
  5. Le bourrer du mélange boursin-petites herbes que vous aimez (on peut aussi mettre du roquefort mais moi c'est pas trop mon truc).
  6. Rabattre les tranches de bacon autour du filet pour qu'il ait bien chaud (avec une couche de hâché entre, il ne devrait pas avoir froid)
  7. Et faire la même chose avec la pâte
  8. Sceller l'enveloppe de tous côtés et badigeonner le boudin obtenu avec le reste de jaune d'oeuf
  9. Coucher le précieux paquet dans un plat puis au four à 190 degrés pendant 45 minutes
  10. Découper en grosses tranches et déguster (même froid c'est trop bon!). Avec une petite salade c'est mieux...

samedi 1 décembre 2007

Tiramisu, tire-moi de là-dessous...

Mon existence - que je considère, sans honte face à tous les stressés du sablier, comme assez courte (un peu aussi par esprit de contradiction)- a été secouée par trois sevrages brutaux.
Le premier je ne m'en souviens pas mais me fait pleurer quand j'y pense ce qui m'amène à le considérer comme brutal. Et les deux autres sont assez rapprochés que pour mériter le même qualificatif.

A 10 mois, après avoir constaté que je daignais m'intéresser à autre chose qu'au moelleux du lait maternel (les spaghettis), ma mère décida subitement que du breuvage lacté, il ne serait plus question.
A 18 ans, mon envol du nid familial m'obligea à prendre personnellement en main la gestion et la confection de mon alimentation. Plus de poisson le mercredi midi, fini les raisins secs à 10h et la honte du pain noir préparé par ma mère à la cantine à midi, les crêpes du mercredi soir pouvaient enfin se manger le lundi, le mardi, le jeudi ou le vendredi et la composition de mon assiette s'affranchissait enfin de la fameuse règle de trois à savoir féculent-protéine-légume. Bref, je pouvais enfin manger tout ce que je voulais! La seule restriction était budgétaire. J'ai pris 10 kg (vite perdus heureusement).
Pour mes 22 ans, deux de mes soeurs sombrèrent brutalement dans l'anorexie.
Ma mère, légitimement perturbée par les événements, décida -toujours brusquemment- de ne plus cuisiner, alors que mon père nourrit depuis lors une addiction sans concesssion au bio et une haine intarissable pour le micro-onde ou tout autre ustensile électrique susceptible de brutaliser le moindre aliment.

Des repas familiaux, il n'est donc plus question pour moi puisque mon père s'alimente exclusivement de salades à base de graines en toute saison (alors que tous les midis il est au restaurant...), ma mère a depuis longtemps banni les délicieux desserts qui embaument la maison quand je pousse la porte d'entrée, ma soeur se délecte d'escargots à la vapeur (récemment elle s'est aussi prise de passion pour les scampis crus), alors que mon autre soeur mange plus dans l'assiette des autres que dans la sienne, et que la troisième enfile son masque pour manger tranquillement des choses normales sans se poser de question et sans regarder dans l'assiette du voisin, ce que j'ai le plus de mal à comprendre et à supporter.

Heureusement, pour survire à tout cela, il existe une petite douceur qui m'aide à avaler la pillule.
J'aime la manger dans un grand verre très profond, avec une cuillère à café à très long manche, quand il a passé plusieurs jours au frigo et que personne n'est là pour voir mon sourire de contentement qui balaie les grosses larmes.




Tiramisu au speculoos

pour du réconfort pour une personne pendant une semaine ou alors pour deux personnes qui se réconfortent mutuellement


250 gr de mascarpone
2 oeufs
30 gr de cassonnade (ou de sucre blanc si vous n'êtes pas belge)
20 speculoos (environ 150gr), avec des autres biscuits ça ne marche pas
une grande tasse de café très fort et très chaud

Séparer les blancs des jaunes d'oeufs.
Battre les jaunes avec le sucre (pas trop pour ceux qui, comme moi, aiment les cailloux de cassonnade qui éclatent dans la bouche).
Ajouter le mascarpone et bien battre parce que les cailloux de mascarpone c'est moins chouette.
Battre les blancs en neige très ferme.
Les incorporer très délicatement au mélange précédent.
Verser le café très fort dans une assiette creuse et y tremper les speculoos un à un sans s'attarder.
Tapisser le fond d'un récipient (un plat, une tasse, un verre, un ramequin, une demi balle de tennis n'importe) d'une couche de speculoos encaféinés puis recouvrir de la préparation au mascarpone.
Procéder de cette manière en alternant couche de speculoos et couche de préparation jusqu'à ce que les deux soient liquidés.
Mettre au frigo le plus longtemps possible (minimum 4 heures et maximum 4 jours)

Des petits conseils en plus:

  • J'utilise les speculoos Lotus (les meilleurs et pas trop chers)
  • et du café qui sort de ma petite cafetière à espresso italienne, bien noir, parfois même un peu brûlé mais j'aime bien le petit goût fumé du café brûlé
  • Je préfère mettre quelques quartiers de mandarine ou des groseilles rouges à la place du chocolat en poudre mais c'est très personnel
  • et je préfère les préparations pas trop sucrées parce que les speculoos le sont déjà bien assez, mais c'est aussi très personnel
  • Le résultat est assez crémeux, voir liquide. Moi je l'aime comme ça. Si vous non, essayez en ajoutant 50 cl de crème fraîche battue
  • En le préparant, profitez déjà de l'effet réconfortant en mettant une grosse klotte de préparation au mascarpone dans le restant de café bien noir et bien chaud. C'est le meilleur des capuccino!
  • Si tout ça ne suffit pas et que vous êtes vraiment très déprimé, ajoutez un peu d'amaretto dans le café avant de tremper les speculoos (personellement je trouve ça superflu)
  • Pour une version à emporter, parce qu'on ne sait jamais quand notre moral va se retrouver dans nos chaussettes:


La moutarde derrière n'a rien à voir, c 'est juste qu'elle était arrivée la première dans le frigo.