samedi 16 février 2008

Le syndrome "vieille chaussette"

Le 14 février est une journée que je préfère voir passer comme si elle était seulement coincée entre le 13 et le 15 février.

Ne voyez pas là un caprice de mal baisée, un esprit de contradiction de frustrée, un snobisme de mal aimée, mais...

Saviez-vous que le 8 janvier précisément, toutes les boutiques du petit village d'Old Greenwich dans le Connecticut, pas loin de New York, se paraient de leurs premiers atours valentiniens? (ceci dit, les petits coeurs ne sont pas les seuls à blâmer puisque les petits lapins font déjà leur premières apparitions...)

Je pourrais, en plus de cela, vous apprendre que, dans ce même petit village perdu, il existe un décorateur de vitrine spécialisé dans les petits coeurs, puisque tous avaient la même forme, la même couleur et sont apparus en même temps.


Un Cupidon à la retraite, aimeraient penser les américains...

Et bien moi je refuse de mettre un pied dans ce bain commercial.
Même si le vendeur du magasin de thé qui m'a demandé en papillonnant des cils "Would you be my Valentaïïïne?" alors que j'emballais innocemment une confiture de Noël en solde, une marmelade d'orange avec une belle étiquette, des petits biscuits au citron et du thé plus cher que la peau des fesses de ..., a failli me faire changer d'avis.

Et me vient à l'esprit une chanson d'une artiste belge et qui habite près de mon ancien chez moi. Son nom c'est Stéphanie Blanchoud et, comme moi, elle n'aime pas la Saint-Valentin...


Même si j'avais voulu,
J'crois que je n'aurais pas pu
T'ignorer ce jour là,
Le 14 du mois

A peine réveillée
Le réveil a sonné
M'annonçant la nouvelle
Valentin de plus belle

A peine préparée
La grand-mère a appelé
"profites-en ma toute belle"
Valentin de plus belle

A peine sortie de chez moi
Le locataire d'en bas
"vous vous êtes fait tout'belle"
Valentin de plus belle

Même si...

Et au moment d'rentrer dans la boulangerie
J'ai compris que maudites étaient les pâtisseries
Les croissants, les gâteaux avaient changé de visage
Tous en forme de coeur dans le rouge du paysage

Et c'est sans déjeuner que je me suis enfuie
Un p'tit pain commercial ça coupe toutes les envies
J'ai marché droit devant moi, tel un cheval en bout de course
En priant Valentin de noircir sa frimousse

Même si...

Après la matinée

Le boss a débarqué
"les restos sont bondés"
Valentin t'as gagné

Après la réunion
Une seule conversation
Quatorze février
Valentin t'as gagné

Et après le boulot
Aumilieu du métro
Un mec et son banjo
"si amore mio!"

C'est les nerfs en pelote que je suis rentrée chez moi
Il ne m' restait plus qu'à dégeler une pizza
Un peu d'glace à la fraise et puis quelques sodas
A l'abri, Valentin, de tous les fans de toi

Mais je dois l'avouer, quand Thomas est rentré
J'espérais de tout coeur qu'il y aurait pensé
Une rose au bout des doigts, il m'a dit ce soir-là
"veux-tu bien mon amour, faire ta vie avec moi?"

Et depuis, Valentin
Ce quatorze du mois
N'est plus du tout pour moi
En rapport avec toi

Elle ressemble à un petit poussin tombé du nid, mais déjà plein de talent...
Et puis elle a trouvé une solution pour que le 14 février soit une date pas comme les autres mais pas comme pour les autres.
Personnellement j'ai mon petit remède aussi : chaque année, je suis clouée au lit! Et cette année est comme la précédente... Avec une grosse grippe qui prend toute la place, doublée du syndrome "vieille chaussette"... que tout le monde doit connaître au moins aussi bien que la grippe mais dont tout Valentin qui s'assume refuse catégoriquement l'existence (enfin le 14 février du moins!).


J'ai toujours été persuadée que deux personnes ne peuvent jamais s'aimer de la même manière, ou du moins avec la même intensité. Il y en a toujours un qui aime plus fort et c'est celui-là la vieille chaussette, où celui qui aime plus fort et qui voudrait être aimé encore plus fort que plus fort mais qui sent bien que c'est pas le cas. Et puis il se lasse d'aimer si fort, alors il aime moins fort et c'est l'autre qui devient la vielle chaussette!


Fred Astaire explique ça mieux que moi dans une chanson :

"Maybe that I love you too much"...
(malheureusement c'est pas lui dans la vidéo. Enfin c'est triste quand même...)




Allez pour que tous les amoureux ne se soient pas trop secoués par mes propos, un beau dessert rien que pour eux. Et léger en plus pour pouvoir prolonger la soirée autrement que dans les bras de Morphée!

La recette n'est pas de moi, la photo non plus (l'originale viendra plus tard) mais du livre "Madame Charlotte" de Keda Black. J'ai juste ajouté notre ami Fred et sa copine Ginger au-dessus.




Valentine- Charlotte

un paquet de biscuits roses de Reims
10 à 12 litchis (frais, surgelés ou en boîte)
1 barquette de framboises
2 c à s d'eau de rose
1 citron
300 g de fromage blanc
150 g de crème à fouetter
6 c à s de sucre
4 feuilles de gélatine (ou de l'agar-agar
pour ceux qui maitrisent et qui apprécient son goût délicat...)

Faire tremper la gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer 100ml d'eau avec une cuillère d'eau de rose et disoudre la gélatine (égoutée) dedans quand ça bout.

Mélanger le fromage blanc avec le sucre.
Ajouter la gélatine.
Ajouter la crème fouettée en chantilly.
Ajouter les blancs d'oeufs battus en neige, très délicatement.
Peler et dénoyauter les litchis.
Ajouter la cuillère d'eau de rose restante dans un verre d'eau.
Y tremper les biscuits assez vite et tapisser un moule à charlotte.
Remplir le moule en alternant couches de crème, puis litchis, framboises, biscuits trempés, etc. (vous verrez on ne peut pas en faire mille...)
Fermer avec les biscuits.
Mettre au frigo toute une nuit.
Démouler et décorer de quelques framboises, même si c'est pas la saison!