samedi 12 septembre 2009

Avec moi, ça prend ou ça ne prend pas. Cette fois-là ça n’a pas pris. Enfin au début.
On a payé 8 pound, on a bu un coca-citron-rhum, les filles se sont jetées sur la piste, beaucoup de garçons les ont entourées.
Moi je suis restée appuyée au bar, et j’ai fait semblant d’envoyer des messages avec mon portable. Sophie (tu vas bien ?), Julien (tu dors ?), Marie (tu as encore des ticket pour le Redbull truc ?). Pourtant on s’était échauffées, une bouteille de rhum avant d’arriver. Mais ça ne prenait pas.

La musique un peu trop sixties, ma tenue pas assez, cette voix que j’avais oubliée qu’elle m’agaçait, son petit chemisier qui la « serrait », le prix de la bouteille de rhum, une longue semaine dans les pattes, un public trop intéressant à observer de loin.

Ça ne prend toujours pas. Lucie se dandine dans son déguisement. Elle veut rouler des pelles mais se limite à chauffer quelques mâles. Hélène les veut tous.
Et puis une dark silhouette me tape sur l’épaule et me tend un petit verre que je bois d’un coup en disant merci. Stéphanie est transexuel. Sa phase de transition passe par un stade Yolande Moreau on dirait. Les seins ça va, le plus douloureux c’est plus bas. Il a des longs cils roses qui sortent de son visage mais ce sont des faux et on a envie de tirer dessus.

Et puis ça prend. Il me fait faire 2 petits tours et je m’en vais ! Passe la main au gros Robert. Qui me rock and roll sans me laisser de répis et me dit que je suis lovely mais qu’on me l’a sûrement déjà dit.
Des boudins en robe blanche à frou-frou sur la scène. Une a de la cellulite et un ventre bombé, l’autre des faux cils épais. Le monde entier est un cactus.

Un peu plus tard dans la nuit, après avoir fait des connaissances au milieu de la route, on est au dernier étage d’un grand immeuble des années 50, certains sur le toit, d’autres sur des sièges de voiture, d’autres sur des genoux, moi sur une table mousseuse.
James porte une veste à gros galons dorés, David embrasse Hélène sur le crâne, un autre a un gros bouton blanc sur le coin de la bouche, et puis quelques filles dans un coin, je distingue juste un tissu léopard.

Et Lucie s’occupe d’alimenter la conversation. Elle fait ça bien mais je sens son sourire un peu triste parfois. Son visage tout entier se plisse alors, sans transition.

Sam est trop jeune pour elle, à son avis. Mais il sait danser très bien sans prendre trop de place. Je n’ai pas vu, j’envoyais des messages.

Philipp qui vient de Glasgow a le même chien que Tintin. C’est un architecte roux, très bien habillé. Plus tard dans la soirée, on retrouvera Hélène qui danse au détour d’une rue avec une bande d’espagnol, et Philippe m’assurera qu’en Angleterre je peux dire que je n’aime pas cette langue et que lui ne l’aime pas non plus. Un peu plus loin, il insistera sur un chuut. Non, dire que faire du curry est facile est par contre à éviter sur Brick lane. Il me laissera rire bruyamment : sa rue s’appelle Bacon street. Entre temps, Tintin et le curry, un bagels pour chacun.
Après c’est assez flou : des murs d’un rouge très chaud, une cuisinière d’un autre temps, un cygne qui vole dans le hall, des poissons dans une colonne, un buste bien chapeauté, un feu ouvert, une table de chevalier, 5 tasses de thé et des restes de galette.

Et ça se termine avec Lucie, après quelques heures de sommeil volées, autour de petits sandwiches au concombre, d’un demi melon et de projets enflammés.
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Petits sandwiches au concombre et au beurre mentholé
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les rondelles très fines d'1/4 de concombre
1/2 citron
4 tranches de pain de mie
50 g de beurre salé
sel-poivre
quelques feuilles de menthe
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Mixer le beurre avec les feuilles de menthe.
Etaler sur les 4 tranches de pain.
Disposer les rondelles de concombre.
Saler poivrer et arroser de jus de citron.
Recouvrir de quelques feuilles de menthe.
Fermer les sandwiches, couper la croûte et les couper en triangles.