mercredi 23 décembre 2009

Délicatesse

Et puis il y a ceux qui ne sont pas à leur place. Dont on voudrait bien se débarrasser en fait.
Transformer en petite souris et faire filer d'un bruyant coup de talon, je pourrais alors parler à mon aise avec R. de ce qu'il aurait tant voulu faire dans mon lit la veille.
Ou alors faire passer d'un état solide à liquide. Le parquet serait alors tout mouillé, ce qui ferait cogner le front de F. sur ma tête mais éteindrait sans doute le feu. Par contre nous éviterait des années d'indécision.

Mais S. peut fumer dans le bureau et D. n'a pas la permission de minuit. Alors R. parle des frais de construction d'une cabane dans les arbres et F. reste immobile à regarder les flammes.
Faire l'amour dans les arbres, se cogner dans les flammes ou mélanger la pomme et le panais.


Velouté de panais et de pomme verte
(pour S, D, F et R, ou pour 4 personnes)
.
1 oignon
2 gousses d'ail
1 pointe de couteau de graines de cumin
2 gros panais
1 pomme verte
3 grains de cardamome
3/4 de l. de bouillon de poulet
.
Faire revenir l'oignon et l'ail hâchés dans une grande casserole avec un filet d'huile d'olive et le cumin pendant quelques minutes.
Entre temps, peler et trancher les panais et la pomme.
Les jeter dans la casserole avec les cardamones égrainés et laissez cuire à feu très doux pendant 10 minutes en remuant de temps en temps.
Ajouter le bouillon de poulet et amener à ébullition. Laisser mijoter environ 15 minutes.
Passer au mixer et assaisonner de sel et poivre.
La couleur est fade voire repoussante mais le goût très délicat, addictif.

(Recette de Tarzile)

jeudi 19 novembre 2009

Chateaux en Espagne

A celles qui vernissent leurs ongles sans déborder
A celles qui n'évitent pas les boutiques sans mirroirs dans les cabines
A celles qui du haut de leurs talons n'ont pas l'air déguisées
A celles qui, assises, ne pointent pas des pieds pour faire leurs cuisses plus fines
A celles qui préfèrent la salade à toutes les sauces
A celle qui fermeront toujours la même tirette au fil des ans
A celles qui, buvant du vin rouge, n'ont jamais les lèvres mauves
A celles qui, même en string, ne se sentent éléphant
A celles qui ne connaissent pas la crainte d'un chiffre sur une balance
A celles qui se passent de commander un dessert
A celle qui voient les fêtes avec insouciance
A celles qui ne doivent se soucier de ce qu'elles ont l'air de derrière
A celles qui ne tirent pas sur leur pull pour cacher leurs soucis
A celles qui dans tout type de botte peuvent rentrer leur mollet
A celles qui mangent un cornet de frites comme une salade de fruit
A celles qui jamais ne s'endorment sur un "demain je m'y mets"




Trop parfait au chocolat
(pour 6)

.250 g de très bon chocolat noir
1,5 dl de café
150 g de beurre ramolli
4 jaunes d'oeufs
2 blancs d'oeufs
50 g de sucre
3 oranges

Faire chauffer le café et y faire fondre le chocolat. Quand le chocolat est fondu (ne pas laisser bouillir), retirer du feu et laisser reposer 10 minutes.
Ensuite, bien mélanger et ajouter le beurre ramolli.
Ajouter les 4 jaunes.
Battre les 2 blancs en neige ferme et les incorporer délicatement à la préparation chocolat.
Beurrer un moule à cake et le tapisser de célophane.
Verser le chocolat dans le moule et mettre au moins 12h au frigo.
Démouler et servir avec des rondelles d'orange.

mardi 3 novembre 2009

Tableau avec chasse


Tom est le genre de gars qui mange ses crottes de nez.
N'empêche qu'il m'avait invitée. Et c'était la deuxième fois.

La première fois je ne connaissais que lui, pour avoir partagé quelques bouteilles de vin, un macaron géant, quelques avis du destin, et des nachos, de temps en temps.
La deuxième fois, je n'y allais pas pour lui. J'y allais pour l'ocre et le noir violacé, le rouge et le vert-de-gris, le violet et le bleu écrasé, le vert forcé et l'orange cramoisi...
Entre les montagnes couvertes d'une moquette ambrée et la techno abrutissante, entre les lacs aux eaux violées et la country lancinante, on sillonnait la route à fond.
Le cerf est dans la voiture. Ses petits sabots sont recroquevillés et sa langue pend. Il sent mauvais. Une odeur masculine, un peu moisie déjà. Sur le chemin du retour, j'avais été très émue par ses pattes molles qui battaient les herbes. Dans la jeep, malgré l'odeur et sa langue toute proche, je l'oubliais en regardant les vaches, mèche au vent, et les moutons, ventre ballottant de gauche à droite.

L'allée est cabossée. Des trous, des dindons en liberté, un paon, et des animaux verts à l'aspect monstrueux: une grenouille à 3 yeux, un hibou à queue, une tortue sans pattes.

Les chasseurs sont fatigués. Le phoque empaillé dans l'entrée n'a pas bougé. Les papiers peints fleuris non plus. Par contre ils sentent mauvais. Le pipi de chien. Patience dit qu'elle ne s'embête pas avec ce genre de choses, elle préfère son jardin.
Tous ils brûlent de se réchauffer, enlèvent leurs chaussettes et me retrouvent à la cuisine

Patience a une grande cuisine. Avec des canards géants plaqués contre les murs, une cuisinière démesurée qui ne s'éteint jamais, une théière difficile à soulever, de grosses boîtes de gateaux très bruns encore chauds, des armoires trop hautes et un frigo grossièrement obèse. Dans la salle à manger, l'agenterie attend son tour bien sagement et les trophées qui ne servent plus depuis longtemps restent alignés en une frise un peu glauque. A la fenêtre, au loin, la mer claque et la prairie verte fait mal aux yeux. Je suis pieds nus.

Hot Toddy

Ingredients pour un adulte

eau bouillante
2 c. à s. de whisky
1 c. à c. de miel
1 rondelle de citron
1 bâton de cannelle
1 clou de girofle

Mettre la cuillère de miel dans un mug et le dissoudre avec un fond d'eau bouillante.
Ajouter le whisky.
Remplir le reste d'eau bouillante.
Ajouter le bâton de cannelle, le clou de girofle et la rondelle de citron.
Attendre quelques minutes.
Enlever le bâton, le clou et la rondelle.
Bien mélanger.
Et boire. Et se réchauffer. Et ne pas pleurer.

lundi 5 octobre 2009

Le baron noir

Il aurait pu.
Il aurait pu s’avouer amoureux et dépressif à cause de moi,
Il aurait pu danser le tango sur le 21ème air d’Orphée et Eurydice au milieu de la rue en pleine nuit parce qu’il était content d’être avec moi,
Il aurait pu ne pas m’avoir choisie pour l’accompagner au concert, m’avoir plantée à la moitié de la symphonie et ne pas avoir plus insisté pour que je reste vivre avec lui parce qu’il avait les pieds froids,
Il aurait pu ne pas avoir voulu rentrer à pied simplement parce qu’il était très fatigué,
Il aurait pu m’avoir montré les endroits préférés les plus glauques alors qu’il n’y a jamais emmené personne d’autre,
Il aurait pu m’emmener manger un curry brûlant, des dim sum dans un immense restaurant vide à 11h du matin, de la purée de maïs dans un snack péruvien caché dans un shopping désaffecté, partager une mousse au chocolat autrichienne dans le bar d’un musée surpeuplé pour me tester,
Il aurait pu venir Là-bas pour rencontrer mon Bon-papa et prendre l’avion avec moi,
Il aurait pu me demander ce que je pense de ses nouveaux pantalons taillés sur mesure dans du lin italien et de ses cadres en bois parce qu’il trouve que j’ai bon goût,
Il aurait pu ne pas répondre à mes questions et rester souvent silencieux parce qu’il pense à la même chose que moi ou qu’il sait qu’il n’a pas besoin de parler quand il est avec moi,
Il aurait pu avoir voulu m’emmener au restaurant argentin ou au thaï funèbre parce qu’il aime ma compagnie,
Il aurait pu être vraiment jaloux de ce rouge à lèvre quand j’ai enlevé mon manteau et que je lui ai montré ma nouvelle robe bleue que j’avais mise pour Tom,
Il aurait pu m’appeler pour redécorer son appart parce qu’il n’avait pas de meilleur prétexte pour me revoir,
Il aurait pu me prêter ses baffles, son i-pod et son lit parce que c’est moi,
Il aurait pu vouloir échanger nos musiques pour mieux se connaître,
Il aurait pu n’oser s’énerver que je n’aie pas mis de sac dans la poubelle ou la cafetière sur la bonne taque, m’ordonner de venir que parce que -encore- c’est moi,
Il aurait pu vraiment aimer entendre ma voix au téléphone,
Il aurait pu me dire que ses amis trouvent que je l’ai changé en le pensant lui aussi,
Il aurait pu attendre pour du vrai cette fille qui aime le vin rouge et qui allait l’appeler, dans son lit, un verre à la main et ne pas parler de ce coup de téléphone qui a suivi parce qu’il était troublé
Il aurait pu ne pas écouter Tatu et Placebo, ni aimer la rhubarbe par hasard,

Mais il aurait pu mentir en disant qu’il était amoureux et dépressif ou l’être pour une autre, danser parce qu’Eurydice ou Hélène le rendait content, ne pas avoir besoin de moi pour l’accompagner au concert ou pour occuper la chambre, m’avoir emmenée dans ses endroits préférés parce que je n’avais rien d’autre à faire et qu’il ne voulait pas y aller seul, venir Là-bas pour rencontrer des filles, faire appel à mes goûts parce qu’un avis féminin est toujours indispensable, laisser des blancs parce qu’il s’ennuie, m’inviter au restau parce qu’il avait faim, blaguer sur le fait qu’il pourrait devenir jaloux, avoir besoin d’une bonne fille pour pendre ses cadres et faire son lit, me prêter ses affaires comme il fait avec n’importe qui, avoir envie de découvrir des nouveaux morceaux, être un petit dictateur frustré, un dragueur assez banal.



Ajvar

une dizaine de gros poivrons rouges
8 c.à s. d'huile d'olive
sel
1 c. à s. de paprika en poudre
1/2 c. à c. de poivre de cayenne
piment d'espelette
3 pincées de cannelle
1 pointe de couteau de la Chinata (poudre de parika fumée)
.
Couper les poivrons en 4. Epépiner et enlever la queue.
Placer les sur le ventre sous le grill. Quand ça sent le brûlé et que la peau est noire et pète, les sortir du four. Laisser refroidir un peu puis arracher la peau.
Peser 700 gr de chair de poivron et hâcher menu.
Faire cuire à feu doux en remuant bien (pour retirer toute l'humidité) sinon ça brûle.
Ajouter 1 à 2 c. à s. d'huile d'olive et re-remuer.
Ajouter les épices, le sel, le poivre.
Rajouter le reste de l'huile petit à petit, tout en remuant régulièrement. Laisser sur le feu une demi-heure à une heure. Et toujours, remuer, remuer...
Mettre en pot. Et manger sur de l'agneau rôti ou un morceau de parmesan. Ou sur du pain avec du saucissson à 3h du matin juste avant la gueule de bois.

samedi 12 septembre 2009

Avec moi, ça prend ou ça ne prend pas. Cette fois-là ça n’a pas pris. Enfin au début.
On a payé 8 pound, on a bu un coca-citron-rhum, les filles se sont jetées sur la piste, beaucoup de garçons les ont entourées.
Moi je suis restée appuyée au bar, et j’ai fait semblant d’envoyer des messages avec mon portable. Sophie (tu vas bien ?), Julien (tu dors ?), Marie (tu as encore des ticket pour le Redbull truc ?). Pourtant on s’était échauffées, une bouteille de rhum avant d’arriver. Mais ça ne prenait pas.

La musique un peu trop sixties, ma tenue pas assez, cette voix que j’avais oubliée qu’elle m’agaçait, son petit chemisier qui la « serrait », le prix de la bouteille de rhum, une longue semaine dans les pattes, un public trop intéressant à observer de loin.

Ça ne prend toujours pas. Lucie se dandine dans son déguisement. Elle veut rouler des pelles mais se limite à chauffer quelques mâles. Hélène les veut tous.
Et puis une dark silhouette me tape sur l’épaule et me tend un petit verre que je bois d’un coup en disant merci. Stéphanie est transexuel. Sa phase de transition passe par un stade Yolande Moreau on dirait. Les seins ça va, le plus douloureux c’est plus bas. Il a des longs cils roses qui sortent de son visage mais ce sont des faux et on a envie de tirer dessus.

Et puis ça prend. Il me fait faire 2 petits tours et je m’en vais ! Passe la main au gros Robert. Qui me rock and roll sans me laisser de répis et me dit que je suis lovely mais qu’on me l’a sûrement déjà dit.
Des boudins en robe blanche à frou-frou sur la scène. Une a de la cellulite et un ventre bombé, l’autre des faux cils épais. Le monde entier est un cactus.

Un peu plus tard dans la nuit, après avoir fait des connaissances au milieu de la route, on est au dernier étage d’un grand immeuble des années 50, certains sur le toit, d’autres sur des sièges de voiture, d’autres sur des genoux, moi sur une table mousseuse.
James porte une veste à gros galons dorés, David embrasse Hélène sur le crâne, un autre a un gros bouton blanc sur le coin de la bouche, et puis quelques filles dans un coin, je distingue juste un tissu léopard.

Et Lucie s’occupe d’alimenter la conversation. Elle fait ça bien mais je sens son sourire un peu triste parfois. Son visage tout entier se plisse alors, sans transition.

Sam est trop jeune pour elle, à son avis. Mais il sait danser très bien sans prendre trop de place. Je n’ai pas vu, j’envoyais des messages.

Philipp qui vient de Glasgow a le même chien que Tintin. C’est un architecte roux, très bien habillé. Plus tard dans la soirée, on retrouvera Hélène qui danse au détour d’une rue avec une bande d’espagnol, et Philippe m’assurera qu’en Angleterre je peux dire que je n’aime pas cette langue et que lui ne l’aime pas non plus. Un peu plus loin, il insistera sur un chuut. Non, dire que faire du curry est facile est par contre à éviter sur Brick lane. Il me laissera rire bruyamment : sa rue s’appelle Bacon street. Entre temps, Tintin et le curry, un bagels pour chacun.
Après c’est assez flou : des murs d’un rouge très chaud, une cuisinière d’un autre temps, un cygne qui vole dans le hall, des poissons dans une colonne, un buste bien chapeauté, un feu ouvert, une table de chevalier, 5 tasses de thé et des restes de galette.

Et ça se termine avec Lucie, après quelques heures de sommeil volées, autour de petits sandwiches au concombre, d’un demi melon et de projets enflammés.
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Petits sandwiches au concombre et au beurre mentholé
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les rondelles très fines d'1/4 de concombre
1/2 citron
4 tranches de pain de mie
50 g de beurre salé
sel-poivre
quelques feuilles de menthe
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Mixer le beurre avec les feuilles de menthe.
Etaler sur les 4 tranches de pain.
Disposer les rondelles de concombre.
Saler poivrer et arroser de jus de citron.
Recouvrir de quelques feuilles de menthe.
Fermer les sandwiches, couper la croûte et les couper en triangles.

dimanche 6 septembre 2009

Les fesses molles de la comtesse d'Olonne

Ah le vilain Bussy! "L’osiveté est mère de tout vice" disait-il.

D'ennui il se meurt dans son chateau et, ne sachant à quoi se divertir, se prend d'écriture. Il se met à écrire une histoire, plutôt un roman satirique, véritablement sans dessein d'en faire aucun mauvais usage contre les intéressés, mais seulement pour s'occuper et, tout au plus, s'attirer les louanges de bien écrire.

Trop sincère pour s'excuser quand il a tort, la légèreté de sa plume lui vaudra bien des ennuis, d'avantage d'oisiveté et -qui sait- peut-être quelques regrets. Le voilà enfermé, exilé dans son château, frappé d'une disgrâce définitive.

Il avait fort heureusement un bien joli château.

Quelques fleurs de trèfles piquées dans mes escarpins rouges, un poisson agripé à mon chapeau de paille, j'en ai fait le tour, m'émerveillant des perruques qui devaient dépasser des haies du labyrinthe quelques trois-cent-quarante-cinq ans plus tôt et de la couleur des nénuphars ponctuant la verdeur de l'étang.

Sous les regards immortalisés de la Marquise de Monglat célèbre pour son inconstance, de la Marquise de la Baune dont on se gausse encore de l'infidélité, de la Duchess du Plessis dont l'exigeance a traversé les siècle, et de la Comtesse d'Olonne moins fameuse pour sa beauté que pour l'usage qu'elle en fit, il fait les cent pas et s'attarde sur la dernière dont il se souvient du nez bien fait, du sein admirable, de la grossièreté de la taille et de la molesse des fesses.





Bavarois au melon

2 gros melons Cavaillon bien mûr
200 gr de sucre
2 dl de lait
3 jaunes d'oeufs
4 dl de crème fraîche
jus d'1 citron
6 feuilles de gélatine


Laisser ramollir la gélatine dans de l'eau froide dans une assiette creuse.
Ecraser la chair du melon pelé et épépiné dans une passoire pour obtenir 1/2 dl de jus.
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La crème anglaise:
Mélanger au fouet les jaunes et le sucre.
Chauffer le lait et dès qu'il bout, le verser sur les jaunes-sucre en fouettant énergiquement.
Remettre sur le feu quelques instants en fouettant toujours et sans laisser bouillir. La crème doit épaissir.
Bien essorer la gélatine avec les mains et la faire fondre dans la crème encore chaude.
Laisser refroidir puis ajouter le jus de melon et le jus de citron.
Placer le mélange au frigo et bien surveiller
.
La chantilly:
Quand le mélange commence à gélifier et colle aux parois, battre la crème en chantilly et l'ajouter très délicatement à la crème au melon.

Verser dans un moule à cheminée en Tupperware ou dans un moule à charlotte.
Placer une nuit au frigo.
Démouler sur un plat rond et servir avec un coulis de framboise, quelques feuilles de menthe et des Petits beurres.
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Inspiré de l'Histoire amoureuse des Gaules de Roger Bussy-Rabutin, de son château en Côte-d'Or et de La Cuisine à quatre mains, tome 2

vendredi 19 juin 2009

Laisse pisser le mérinos

Bon-Papa disait qu’il faut laisser pisser le mérinos. Le mien pisse partout, dans mon cerveau, entre mes doigts de pied, dans mon nombril, au bout de mes cheveux, sous mes bras, derrière ma rétine. Il marque son territoire.
Je me souviens surtout de son cou.
Entre les amours d’Hadrien et son jeune oephèbe, j’aurais dû l’embrasser. Mais avec un chewing-gum j’ai plutôt essayé de me calmer. Il suivait les jolies guides. Je le cherchais entre les maquettes, les pièces de monnaie et les bustes crolés. Lush signifie luxuriant. Il ne savait pas répondre.
Puis, pendant quelques jours, je ne l’aimais plus. La nuit, j’avais rêvé qu’il mangeait du chou-fleur et qu’il riait trop fort. Et maman m’avait dit de laisser la lune aux étoiles.
Laisse le mérinos, les lunes et les étoiles. Laisse tomber. J’ai de toute façon tout essayé, même la tarte à la rhubarbe.





Tarte a la rhubarbe
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Pâte brisée
250g de farine
125 g de beurre
1 jaune d'oeuf
1 c. à s. de cassonade blonde
1 paquet de sucre vanillé
un peu d'eau
.
Garniture
une botte de rhubarbe
1 ou 2 poires
250 g de sucre brun
de la cannelle
50 g de farine
50 g de beurre
3 à 4 oeufs entiers
.
Préparer la pâte brisée: mélanger du bout des doigts les ingrédients. Ajouter un peu d'eau si c'est trop sec. Bien travailler (mais pas trop longtemps) et former un boule. Laisser reposer 1h au frigo.
Beurrer une platine à bords assez hauts. Etendre la pâte au rouleau et la poser dans la platine.
Couper la rhubarbe en petites rondelles, et les poires en forme qu'on veut. Les disposer sur la tarte.
Préparer la garniture: fraiser ensemble le sucre, la cannelle, le beurre et la farine (comme pour un crumble). En parsemer la rhubarbe.
Si on veut, verser sur le tout les oeufs battus en omelette (personnellement je préfère sans).
Mettre au four préchauffé à 180°C pendant une petite demi-heure.
Manger froid! Et séduire vos invités (normalement ça marche!)

mardi 16 juin 2009

Mange des tomates mon amour


Une madeleine pour revivre le passé, des brocolis contre le cancer, le pamplemousse pour maigrir, le chocolat c’est pour le moral, une bonne soupe bien chaude quand il fait bien froid, des carottes pour avoir bonne mine.

Soyez bien dans votre assiette. Je ne suis pas dans mon assiette !!!

jeudi 5 mars 2009

Château Pollini

Oui j'ai honte... Souvent je me demande comment on fait pour reconnaître d'un coup de nez un grand vin ou d'une oreille un musicien très doué.
Hier j'ai compris. Dans une grande salle de concert au bord de la Tamise, après une journée de travail interminable, entre un touriste italien et un vieux monsieur.
Maurizio Pollini est entré dans la salle en saluant pieusement de la tête. La salle était pleine, il y avait même des gens assis sur la scène derrière le piano. Il n'a pas attendu le grand silence accoutumier et s'est mis à jouer sincèrement.
Là j'ai compris qu'on ne peut pas forcément expliquer ce qu'est un grand pianiste ou un grand vin. Ce n'est pas nécessaire non plus.
Et on souffre de toute la médiocrité que peut offrir le monde. Les meubles Ikea, le pop corn, les audio-guides, les marlboro light, les touristes, la presse à scandale, la pâte à crêpes en poudre...
A cause de ce vieux monsieur un peu courbé, à la silhouette d'insecte à queue de pie, qu'on entendait parfois chantonner discrètement et qui avait juste derrière lui une dame aux bras nus qui lui faisait comme des oreilles de lapin.



Gateau aux carottes pas que pour les lapins

3 carottes
2 oranges
1 citron
3 tranches de pain de mie sans croute
100 g d'amandes (en poudre ou pas)
200 g de sucre roux
1 sachet de levure en poudre
1 c.à c. de gingembre en poudre
1 c.à c. de cannelle
4 oeufs
5 cl d'huile d'arachide
100 g de sucre de canne
1 bâton de cannelle
1 gousse de vanille
quelques clous de girofle
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Presser ensemble le citron et les deux oranges (et prélever le zeste d'une des deux). Réserver.
Mixer (dans un robot si possible) les carottes, le zeste d'une orange, le pain, les amandes, le sucre roux et la levure.
Ajouter le gingembre, la cannelle, les oeufs. Et terminer par l'huile.
Etaler le mélange dans un moule rond assez profond et bien huilé.
Au four, 45 minutes à 180°C.
Cuire le jus d'orange et de citron avec le sucre de canne, le bâton de cannelle, la gousse de vanille et les clous de girofle.
Porter à ébullition.
Verser le sirop uniformément sur le gateau et laisser reposer une nuit.