jeudi 24 juillet 2008

Canard à l'orange



Il y a des jours où l'on voudrait s'envelopper de quelque chose d'épais et opaque, de chaud même si le soleil tape, de sucré mais qui ne colle pas (juste pour n'avoir qu'à lécher pour se sentir réconforté), pas trop foncé pour pas qu'on ait l'air tout pâle, mais pas trop clair non plus parce que cette lumière fait mal aux yeux. On veut les garder fermés et ceux des autres aussi. Quelque chose qui pique pour que ça ne fasse pas mal qu'à l'intérieur. Et qui brûle la peau parce qu'on veut s'en débarasser.

Longtemps, j'ai porté une veste en velours. Il y en avait une brune, une noire, et une bleu foncé. Ma mère m'appelait alors Peau d'âne.

Filets de canard caramélisés à l'orange

200gr de filets de canard
2 c.à s. de sauce soja
2 c.à s. bombées de sucre de canne
1 c.à s. de gingembre frais râpé
1 gousse d'ail écrasée
1 c.à s. de sauce de poisson
2 c.à s. de jus de citron vert
le jus de 2 oranges
un peu de leur zeste finement hâché
.
Mélanger tous les ingrédients (sauf le canard) dans un bol. Mélanger à la fourchette.
Faire cuire dans une poêle jusqu'à ce que la sauce s'épaississe. Diminuer le feu si ça va trop vite.
Quand la sauce est bien opaque et épaisse, ajouter les filets (je les achète très fins et prédécoupés) dans la poêle. Cuire quelques minutes.
Une recette sortie de la petite robe noire de Trish Deseine et régulièrement empruntée, pas seulement par moi.

mardi 15 juillet 2008

Lundi matin,...

Nous serions arrivés un jour de pluie, un peu en retard à cause du temps. Le petit hall prévu pour les carosses aurait gardé nos souliers de satins secs et nous aurions marché sur la double épaisseur du tapis du corridor chinois en ne laissant aucune trace. Le nez en l'air, en admirant les lanternes de ces contrées que l'architecte pensait avoir visitées. En passant, on aurait carressé la balustrade en faux bambou.
Toujours dans nos petits souliers, on nous aurait présentées à un prince obèse et anticonformiste, caché derrière des chandeliers égyptiens. Il n'aurait eu d'yeux que pour sa nouvelle conquête mais nous aurait fait asseoir un peu plus loin, nous et nos petits souliers, après nous avoir fair servir un verre de son meilleur vin. On aurait eu peur de crouler sous le lustre en forme de dragons.
Nous aurions dû faire un choix entre cent plats. J'aurais choisi celui-là:

Filets de maquereau farcis de fenouil mentholé
.
2 maqueraux avec toute leur tête
1/2 bulbe de fenouil
2 noix de beurre
1 grosse cuillère à soupe de chapelure
noix de muscade
3 tiges de menthe fraîche
2 anchois égoutés
1 citron vert
sel et poivre
.
Hâcher finement et séparément le fenouil et la menthe.
Faire frire le fenouil à feux doux dans une noix de beurre (et une lichette d'huile d'olive à mon goût).
Ajouter la chapelure jusqu'à ce que le mélange brunisse.
Hors du feux, ajouter la noix de muscade, 2/3 de la menthe, le sel et le poivre. Et bien mélanger.
Allumer le grill.
Inciser les maquereaux dans la longueur et les fourrer de fenouil.
Mixer les anchois avec le reste de beurre avec une fourchette. En badigeonner le macquereau.
Placer dans un plat et faire griller 10 minutes de chaque côté.
Garnir du reste de menthe et de gouttes de jus de citron.

On aurait quand même goûté à l'Oie braisée aux racines glacées et aux Petits pâtés de moutons à l'anglaise. Avant de nous retirer dans un divan pourpre du salon de musique, né lui aussi de fantasmes et d'idées reçues.

dimanche 6 juillet 2008

Nymphéas


J'ai revu les Nymphéas, comme on croiserait un ancien amant par hasard. ça piquote au fond du ventre de souvenirs qu'on pensait avoir oubliés.

Monet fut ma première passion. J'avais 9 ans.

Ce n'était pas pour ses tableaux mais pour son chapeau de paille, les prénoms de ses enfants qui n'étaient pas tous les siens, cette barbe blanche qui s'effilochait sur un gros ventre, les capucines qui mangeaient les bordures des allées de son jardin, la couleur de sa salle à manger, le charme paisible de ce qu'il peignait, les reflets sur la neige et sur l'eau qu'il avait si bien compris, son costume de lin beige qui devait être plein de tâches et sa cabine flottante qu'il avait -je crois- construite lui-même.

Le poster de la Femme à l'ombrelle tournée vers la gauche n'a jamais été détrôné par Brad Pitt sur les murs de ma chambre.


Mi-cuits de thon rouge à la salsa verde

2 c. à s. de câpres
1/2 bouquet de persil plat
3 branches de menthe fraîche
4 filets d'anchois à l'huile
1 gousses d'ail
moutarde de Dijon
1/2 citron vert
huile d'olive
200 g de thon rouge
2 c. à s. de graines de sésame


Hâcher très finement les câpres, les feuilles de persil plat et de menthe, les filets d'anchois et la gousse d'ail.
Verser dans un bol et ajoutez 1 c. à s. de moutarde, 1 c. à s. de jus de citron, 3 c. à s. d'huile d'olive, et du poivre noir (à vous d'adapter les doses selon vos goûts et humeurs).
Bien mélanger et réserver au frais.
Badigeonner le thon d'huile d'olive.
Mettre les graines de sésame dans une assiette et passer le thon dans les graines sur deux côtés.
Faire chauffer de l'huile d'olive dans une poêle et mettre le thon à cuire à feu vif 30 secondes sur chaque côté. Il doit rester rouge à l'intérieur et les graines ne doivent pas devenir noires.
Une fois retiré du feu, tailler le thon en cubes.
Les recouvrir de salsa verde et les piquer d'un cure-dent avant de les dévorer presque tous crus.

mercredi 2 juillet 2008

Le premier bonheur du jour


L'heure vide. Quand c'est pas encore vraiment le jour, mais qu'il ne fait plus nuit. ou le contraire.
Le matin très tôt, dans les bus et dans les trains, même dans la rue, de la complicité entre les gens. Et de l'intérêt.
Où allez-vous Monsieur? c'est pour le boulot? pour le plaisir? pour que le monde vous appartienne? désolée, alors il est à moi aussi.


Granola
pour quelques commencements de jour réussis
6 tasses de flocons d'avoine
2 tasses de noix
1 cuillère à soupe de cannelle
1 grosse pincée de sel
1/2 tasse de syrop d'érable
1 tasse de baies de goji
Mélanger les ingrédients (sauf les baies de goji) dans un grand plat rectangulaire.
Mettre au four à 180°C pendant 30 minutes.
A mi-cuisson, mélanger avec une cuillère en bois.
Ajouter les baies de goji à la sortie du four.
Conserver dans un bocal en verre et s'en régaler avec du yaourt et des fruits des bois.

mercredi 28 mai 2008

Un dimanche à la campagne

Toi tu vas cueillir des fleurs et tu me fais trois bouquets.
Elisabeth m'a tendu les ciseaux, la pointe tournée vers moi. Sa violence habituelle que l'on met sur le compte de son sang russe, m'a une fois de plus surprise mais pour une fois ravie.
J'aime bien les fleurs.

Ail sauvage et iris. L'iris n'ayant aucune odeur, le parfum des chambres est inhabituel.
Mais moi je dormirai dans un arbre.

En ces temps de défrontièrisation, il m'arrive trop souvent d'avoir besoin d'un petit goût d'authentique, à la sauce tradition et parfumé de vieilles habitudes.
Oui, j'ai bien expérimenté les déjeuners en culotte courte au Art Club, bu l'afternoon tea avec des scones à la marmelade, ou du Pimm's sur une couverture au milieu des jonquilles, échangé ma veste orange contre une à carreaux rouges et bleus, suivi de près le mariage du petit-fils de la reine et assisté à la course d'aviron qui entretient chaque année les rivalités entre Oxford et Cambridge, remplacé ma couque suisse matinale par un oeuf au bacon et envoyé pas mal de petits agneaux blancs dans les profondeurs de mon estomac, rien de tout cela ne m'aurait préparée à ce qui allait m'arriver ce week-end...

Passer la matinée dans un champ, avec mon patron, à cueillir des asperges. Puis les manger avec les doigts, dégoulinant de beurre fondu, les grains de sel gris croquant sous les dents.

Alors que la veille, j'appréhendais la nuit avec deux grosses araignées et une bande de fantômes en canotier dans la cabane dans les bois, celle qui servait au siècle passé à sécher les coussins des bateaux du coin. Mais même si elle fut courte, le bonheur de contempler le lendemain matin à la fenêtre un tableau de Monet: une barque, un saule pleureur, avec des reflets dans l'eau.
Marcher ensuite dans l'herbe mouillée d'un jardin désorganisé, à pieds nus, avant d'enfiler ses bottes pour la cueillette.

J'ai du mal à suivre les conversations. L'alcool de mûre préparé par Elisabeth deux ans plus tôt m'aide à placer un mot ou deux mais en laisse filer beaucoup trop.
Autour du roast beef et du yorkshire pudding, une arrière-grande-tante qui a lancé le combat contre les poulets élevés en batterie avant Jamie Oliver mais qui, comme lui, aimait la confiture maison, et le halo qui entourait Nureyev quand il dansait le Lac des Cygnes vu de derrière la scène. Sans oublier le petit chat offert par Brigitte Bardot à Elisabeth alors qu'Edith Piaf posait pour sa mère, et le fameux 'C word' ou 'seaword' qui serait la pire insulte en anglais mais que personne n'a voulu m'expliquer.

Mais j'ai appris à réchauffer les assiettes avant de servir, à consciencieusement disposer tous les ingrédients sur ma fourchette pour chaque bouchée, à manger de la confiture à tous les repas, à lire le journal à table au petit déjeuner, à dire gosh, yak et yummy à la place de mon dieu, berk et miam, et à cueillir des asperges sans déchirer la tige.
Pour le lait dans mon thé, ça mettra plus de temps.

Enfin, rentrer le dimanche soir avec un petit pot de chutney de coing et un bouquet d'iris jaunes, la tête pleine de ...






Roast beef

1 rôti de boeuf (compter 150 g par personne)
3 c. à s. de farine (braisée)
1 c. à c. de paprika moulu
1 c. à c. de graines de moutarde moulues
1 bouteille de vin rouge
graisse de canard

Braiser la farine dans une poêle (j'ai loupé cet épisode).
Mélanger la farine, le paprika et les graines de moutarde.
En poudrer le boeuf (généreusement comme une Marie-Antoinette et en le frictionnant)
Poser le rôti sur une grille posée sur un plat dans lequel on a versé une demi bouteille de vin rouge, dilué un petit verre d'eau et noyé une cuillère à soupe de graisse de canard.
La poudre fera croustiller le rôti et la vapeur du vin l'ennivrera.
Mettre au four très chaud (250°C?). Le temps de cuisson dépend de sa taille (environ 20 minutes par kilo). A vous de voir...
Et laisser de la place pour les suivants.
Terminer la cuisson du boeuf trempé dans le jus.
Terminer la cuisson du jus dans une poêle à feux doux et laisser réduire quelques minutes.

Potatoes

quelques pommes de terre à chair ferme
graisse de canard
des grains de gros sel

Précuire les pommes de terre coupées en quartier 10 minutes dans de l'eau bouillante salée.
Les mettre dans un plat avec quelques noisettes de graisse de canard et les parsemer de grains de sel.
Mettre le plat au four, à côté du roasting beef.
Ne pas oublier de les remuer de temps en temps.

Yorkshire Pudding

1 mesure de farine
1 mesure d'oeufs battus
1 mesure de lait entier
1 filet d'huile de tournesol ou de maïs
1 bonne pincée de sel
1 noisette de graisse de canard
.
Mixer les ingrédients (sauf la graisse de canard) pendant quelques minutes.
Laisser reposer au frigo pendant une bonne demi-heure.
Placer une noix de graisse de canard dans des petits moules ronds (ou dans un grand ça marche aussi). Les mettre au four pendant 3 minutes.
Verser la pâte dans les moules.
Et remettre au four pendant 20 minutes. Les puddings vont gonfler et dorer.

Sauce au raifort

crème épaisse
raifort
Râper le raifort.
L'intégrer dans la crème.
.
Servir deux tranches de roast beef, un pudding, quelques pommes de terre, la gravy sauce et la sauce au raifort. Et une petite salade d'épinards pour un peu de légèreté.
.
(merci à Elisabeth qui m'a laissée l'observer)

jeudi 15 mai 2008

Les vies parallèles



J'aurais pu...

faire danser mes invités sur un air d'accordéon, avoir un petit garçon de 4 ans et demi, parler parfaitement le grec ancien, déambuler entre les gratte-ciels d'une grosse pomme en rentrant du boulot, avoir de très longs cheveux blonds, jouer par coeur et parfaitement le prélude de Rachmaninov, continuer à me lever à 5h45 pour prendre le train pour Anvers, avoir un anneau à l'annulaire droit, placarder les murs de ma chambre de papiers peints faits maison, avoir une meilleure amie, travailler dans l'aile droite d'une ancienne église au milieu de tableaux anglais, porter des boucles d'oreille en forme de cosse de petits pois et des souliers vernis mauves et pointus.

Petite, j'ai reçu un livre où il fallait choisir le chemin qu'Alice prenait au pays des merveilles. En choisissant la droite, elle rencontrait le chat tigré; la gauche, la chenille camée.
Je n'ai jamais pu m'empêcher de tourner les pages avant de me décider, pour voir ce qui se passerait si elle choisissait la gauche et ce qu'elle ratait si elle ne prenait pas la droite.

Aujourd'hui rien n'a changé. Gauche et droite me tiraillent toujours autant. Je suis souvent coincée... mais je ne peux plus tourner les pages.
Je n'aime pas choisir parce que je ne veux rien sacrifier.
Donc calculer, faire trop de choses en même temps, changer souvent d'avis.

Pourtant, ça devrait être assez facile. Il suffirait de ne pas avoir de regrets en pensant aux autres vies qu'on aurait pu vivre.



Macaronds
pour 12 biscuits au poivre noir

100g de farine
35g de flocons d'avoine
50g de sucre de canne
2 pincées de bicarbonate de soude
1/2 c. à c. de sel
1/2 c.à c. de poivre noir moulu
60g de beurre
1 c.à s. de lait

2 ou 3 avocats bien mûrs
(ceux qu'on peut manger, ou ceux qui parlent bien)

Broyer les flocons d'avoine.
Mélanger les ingrédients secs: l'avoine, la farine, le sucre (50g c'était un peu beaucoup, si j'étais vous j'en mettrais moins), le bicarbonate, le sel et le poivre.
Ajouter le beurre en morceaux et mélanger en sablant avec les doigts (faire des petits grumeaux).
Ajouter le lait et former une boule sans trop travailler la pâte.
Laisser reposer 1h au frais.
Préchauffer le four à 150°C et étaler un papier sulfurisé sur la plaque.
Etaler la pâte au rouleau à pâtisserie et former des disques identiques avec un verre par exemple.
Cuire 20 à 25 minutes.
Ecraser les avocats pour former une pâte et en tartiner 6 biscuits lorsqu'ils ont bien refroidis.
Ajouter les petits chapeaux et essayer de les manger sans en mettre partout!

La fadeur et le moelleux de l'avocat, le piquant et le croquant du biscuit, le sel et le sucre... tout y est, pas besoin de faire de choix!


dimanche 27 avril 2008

Pomme d'A.(point) pour un couple parfait

On la devine déjà de la première des trois pièces en enfilade du rez-de-chaussée de l'Hôtel Biron.
Une longue silhouette noire, difficile à mettre au point à cause de la lumière de la fenêtre derrière, dans une pièce lambrissée. Un tas de boue, ou de la suie en pâte, un gros chewing-gum noir.
Elle se cache d'abord avec son genou légèrement replié. Et puis avec ses bras. Le parquet craque.
Et d'un geste de la main elle doit demander qu'on la laisse tranquille. Elle a quelque chose à cacher qu'on ne doit pas voir mais qu'on photographie quand même. Alors elle se tord un peu plus et son genou se sert sur sa cuisse.
Mais les visiteurs s'en fichent.

Pomme d'appoint

3 boskoop (pour un petit goût acidulé)
le jus d'1/2 citron
1/2 c.à c. de cannelle
1 noisette de beurre
1 c.à c. de miel
un peu d'eau
.
Peler les pommes et les couper en morceaux de tailles et d'épaisseurs différentes.
Faire fondre la noisette de beurre dans une petite casserole puis ajouter les pommes.
Cuire à feu très doux et arroser du jus de citron, de la cannelle et du miel .
Laisser sur le feu pendant 10 à 15 minutes.
Ajouter un peu d'eau en cours de cuisson pour éviter que le fond de la casserole ne crame et remuer de temps en temps.

Pour un couple parfait,
(au choix, parce que l'âme soeur je n'y crois pas)
.
avec de la glace vanille si on veut faire sauter l'émail de ses dents
avec du yaourt si on évite le sucre par principe
avec des petits sablés si seuls on les trouve un peu secs
avec une tranche de pain de viande si on est belge
.
La pensive Valeria vous présente Eve (1881) dans Un couple parfait de Nobuhiro Suwa (2006). Rodin ne l'a pas terminée parce que son modèle était enceinte et avait froid dans l'atelier.

dimanche 20 avril 2008

Une certaine beauté urbaine


  • Etre incapable de dire aurevoir correctement, faire pipi la porte ouverte et avoir un dentrifice tout sec parce que je n'aime pas fermer les choses
  • Mettre une grosse couche de confiture de myrtille sur mes tartines au peanut butter
  • Etre toujours à l'heure
  • Dormir dans les mêmes draps très longtemps
  • Etre très susceptible pour des choses que je voudrais entendre mais qu'on ne dit pas
  • Manger avec les doigts ou les tremper trop souvent dans la pâte parce que je suis très impatiente
  • Mettre mes pieds aussi dans les plats parce je me suis fais mal comprendre
  • Mordre au lieu d'embrasser
  • Etre incapable de regarder quelqu'un qui me demande des explications dans les yeux
  • M'arracher les cheveux quand je réfléchis
  • Pousser les crasses sous le lit ou dans les rayures du parquet
  • Lécher mon assiette le dos tourné si c'était bon, écouter un CD neuf jusqu'à ne plus pouvoir en entendre même parler, et partir la dernière parce que j'aime profiter des bonnes choses jusqu'à la moëlle, après la dernière miette
  • Faire semblant que je ne trouve pas mon téléphone quand je n'ai pas envie de répondre
  • Etre trop raisonnable même si je sais que les bonbons valent mieux que la raison
  • Avoir envie d'une cigarette quand je bois un truc alcoolisé, pétillant ou très sucré
  • Manger parfois mon lunch la veille, mon souper le matin, commencer par le dessert ou les 3 en même temps parce que je veux tout tout de suite
  • Etre trop enthousiaste pour des choses qui ne me regardent pas
  • Pleurer 48 heures avant mes petits ennuis mensuels mais rester aride dans les moments les plus tragiques
  • Changer d'avis souvent à force de trop calculer
  • Faire des longues listes mais les perdre ou ne jamais les respecter

Et puis regarder en l'air alors qu'il y a aussi des trucs intéressants par terre...


Léopoldine Roux était dans la même école que moi je crois, mais avant.
Elle fait des chewing-gum collés sur la route une oeuvre d'art, et puis aussi des taches de vernis, de ketchup ou de peinture mate qu'elle jette dans de jolis petits cahiers de toutes les couleurs.
Mais ça, Ed Ruscha y avait déjà pensé...


Quinze petites cakeccinelles
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1,5 cup de farine + 1 c.à soupe
2 c.à café de baking powder
1/2 c.à café de sel
1 cup yaourt entier (j'ai pris du grec)
1 cup de sucre + 1 c.à soupe
3 oeufs extra larges
1/2 cup d'huile végétale
2 c.à café d'extrait de vanille liquide
le zeste et le jus de 2 gros citrons
1 c.à soupe de graines de pavot
1,5 cup de myrtilles

Une recette piquée à Smitten Kitchen
Mélange 1: farine (sans la c.à soupe) + le baking powder + le sel.
Mélange 2: le yaourt + le sucre (sans la c.à soupe) + les oeufs un à un (bien mélanger) + l'huile + la vanille + le zeste.
Ajouter progressivement le mélange 1 dans le mélange 2.
Rouler les myrtilles dans la cuillère à soupe de farine (pour éviter qu'elles ne coulent dans le cake).
Les incorporer délicatement au mélange obtenu avec 1 et 2 (c'est-à-dire le 3). Vous suivez?
Ajouter les graines de pavot. Et mélanger délicatement sinon les baies éclatent et ça va faire une cakeccinnelle-trash.
Verser la pâte dans des moules à muffins ou dans un moule à cake (beurré, huilé, mou ou recouvert de papier sulfurisé) et lécher le plat parce que c'est bon.
Mettre les petites bêtes (ou la grosse) dans un four à 180°C pendant 20 (ou 50) minutes.
Pendant ce temps... mettre la cuillère à soupe de sucre restante dans une casserole avec le jus de citron. A feu doux, attendre que le sucre se dissolve et que le mélange devienne transparent en remuant légèrement avec une fourchette. Ne pas laisser bouillir surtout.
C'est prêt quand une pique plantée dans le flanc d'une bêbête en resort toute propre.
Et maintenant qu'elle est morte, y a plus qu'à la déguster après l'avoir badigeonnée du jus de citron...
.
Et vous, vous regardez en l'air ou par terre? Et des mauvaises habitudes vous en avez vous aussi?

lundi 14 avril 2008

Les meetballs


Le vendredi soir est le moment de la semaine qui passe le plus difficilement.
.
En rentrant du boulot après une semaine épuisante où les clignements de paupière se font de plus en plus rares pour une question de rentabilité, je traîne un peu les pieds.
.
Moi aussi je voudrais avoir les bras chargés de deux cartons de pizzas bien gras ou me faire une petite place autour de cette table couverte de bières, moi aussi je voudrais pouvoir sortir mes petits souliers du dimanche ou raccrocher mon téléphone avec un "A tout de suite!"
Oui j'ai bien rencontré un gros cousin trop enfoncé dans le fauteuil de l'Automobile club, un troupeau de femelles belges (soit mariées et trop fières de l'être, soit célibataires et trop complexées), un libanais avec un gros derrière qui buvait sa bière trop attentivement, une amie d'enfance avec laquelle les conversations évoluent péniblement depuis nos 7 ans, un futur conservateur de musée qui a un peu trop le look de l'emploi, une cousine lointaine perchée sur de très hauts talons et empotée dans ses expériences personnelles, une gentille inconnue qui n'avait pas peur de mes microbes annuels de Saint-Valentin et qui a fait sa valise récemment, une compatriote qui dessinait des arbres généalogiques d'escargots sur le mur de sa chambre, une autochtone instable qui vit sur une péniche et un architecte autrichien dont le prénom fait un peu peur.
.
Alors je regarde en l'air et je vais m'empiffrer de polpettine sans partager.
.
Polpettine
.
300 g de hâché porc-veau
1 gousse d'ail
des feuilles de persil plat
50 g de parmesan rapé
50 g de chapelure
2 jaunes d'oeufs
du très bon vinaigre balsamique
3 cuillères à soupe de farine
.
Hâcher la gousse d'ail et les feuilles de persil très finement.
Mélanger tous les ingrédients (sauf le vinaigre et la farine) avec les doigts.
Faire des petites boulettes de 2 cm de diamètre. Toutes doivent avoir la même taille pour que les cuissons soient identiques (même si je dois avouer que personnellement je préfère en faire des différentes pour plus de fantaisie et puis aussi par esprit de contradiction évidemment...).
Rouler les boulettes dans de la farine et les disposer sur un plat de préférence plat, recouvert de papier sulfurisé. Soit on les serre, soit on fait plusieurs fournées, soit on a la chance d'avoir plusieurs plats plats.
Mettre au four à 180-200°C jusqu'à ce que les boulettes soient toute brunes.
A picorer devant la télé avec un cure-dents, trempées dans du très bon vinaigre balsamique.
.
Enfin aujourd'hui c'est lundi. Alors ça va!

jeudi 10 avril 2008

MiseS auX pointS

Pour Patoumi à qui j'avais -je crois- promis cette photo (l'originale de la charlotte), qui en plus d'un M et d'un E en trop ou en moins, aurait dû mettre un S à la place d'un C pour que tout soit vraiment parfait, mais qui m'a démasquée...

Ce n'était pas du vieux cake mais des shortbreads dans le trifle.
Juste un petit mensonge pieux comme dirait ma maman puisque c'est vraiment meilleur avec du vieux cake, que ma grand-mère en a toujours dans une grande boîte en métal rouillée sur les coins et que c'est comme ça que je l'aurais fait si j'avais du mal à manger un cake entier, et que sur la photo, c'est quand même assez difficile de faire la différence non?

Pour tous ceux qui prennent la peine de me lire, pardonnez mon manque d'assiduité surtout ces derniers temps. Je vais faire mon possible pour me faire plus hebdomadaire que mensuelle. Avec sans doute moins de recettes (parce que mes séjours dans la cuisine sont assez limités en ce moment pour des raisons très différentes) mais plein d'autres bonnes choses.

Pour tous ceux que j'aurais effrayés avec mon tout premier billet, n'ayez pas peur de me laisser des petits mots. c'est toujours encourageant d'avoir la preuve qu'il y a quelqu'un derrière l'écran.

Pour Patoumi et Mingoumango: j'attends vos commandes!

dimanche 6 avril 2008

A l'heure anglaise


On a commencé par prendre le thé, après avoir partagé un banc dans le parc, à côté d’un gardien noir ou plutôt jaune fluo et discuté de gens qui ne vivent pas dans la réalité.
Un couple de chinois prenait des photos au milieu des jonquilles et le gardien jaune fluo pensait se fondre dans le paysage.

Pas n’importe où ce thé. Chez Fortnum & Mason.

Mais la jeune fille qui a pris la commande ne portait pas de petit bonnet et nous a répondu en français. Elle avait de petites dents et aurait tout aussi bien pu servir chez Mac Donald.

Le thé était cher et difficile à apprécier ; le petit scone insignifiant parmi les milliers déjà servis dans la journée.
Mais j'aime aller là... pour les étiquettes de confiture.

Papa m’ayant permis de choisir quelques pots, le pétale de rose-fraise, le fraise des bois et le lemon curd se sont donc retrouvés dans mon panier d’abord pour leur emballage, et puis parce que je n’aurais jamais osé donner autant pour un pot de confiture, surtout si je le choisis principalement pour son aspect extérieur.

Pour mon plus grand bonheur pour une fois, Papa discutait avec un client entre le rayon des thés parfumés et l'étalage de macarons, me laissant admirer tranquillement mon coin préféré et constater que mes essais personnels ont décidément bien pâle figure...



Dormir dans une chambre d’hotel avec son papa le jour de son anniversaire n’est pas le genre de situation confortable qu’on souhaiterait pour passer d’une année à une autre mais tout commençait bien. Comme je lui ressemble, les gens ne devaient pas se poser trop de questions. Et puis les lits étaient légèrement séparés. Et il y a avait la télé pour combler les blancs et pour garder quelques conversations pour plus tard.

Le restaurant était dans la même rue. C’est Diana qui l’a choisi pour nous.

« Tu as besoin de quelque chose de cher, de chic, avec des gens célèbres ». Elle ne me connaît pas encore assez pour savoir que je voulais « old-fashioned, des serveuses avec des tabliers en dentelle et du trifle en dessert ».

C'était cher, c'était chic, il y avait un sosie de Sarkozy, un autre Papa fier de sa fille qui mangeait ses huîtres avec le même air blasé qu'on prendrait devant une omelette au fromage, le serveur -même s'il était français- a continué à nous parler en anglais, la cuisinière se promenait dans la salle pour vérifier si tout le monde était content, elle portait un tablier avec un gros noeud derrière, un plateau de fromage circulait sur des roulettes autour des tables, et j'ai mangé du homard et du trifle en dessert.






Trifle pommes et mûres comme Bonne-Maman

600 ml de crème fraîche (non allégée!)
2 jaunes d'oeuf
2 oeufs entiers
100 gr de sucre
1 gousse de vanille
un reste de cake un peu trop sec
4 grosses pommes
de la confiture de mûre
canelle
5 cuillères à soupe de Calvados

Emietter grossièrement le vieux cake dans un plat profond et l'arroser de Calvados parce que c'est bon pour son moral et pour le nôtre aussi.
Peler les pommes, les couper en morceaux et les faire cuire à feu doux avec quelques cuillères de confiture de mûre et quelques pincées de canelle.
Préparer la crème anglaise: faire bouillir 450ml de crème avec les graines extraites de la gousse de vanille.
Pendant ce temps, mélanger les deux oeufs, les deux jaunes et 85 gr de sucre dans un grand bol.
Dès que la crème bout, la verser sur le mélange d'oeufs et bien remuer au fouet.
Transvaser ensuite la crème dans la casserole et la remettre sur feu très doux, tout en remuant constamment (au bain-marie si vous êtes courageux). Elle devrait épaissir peu à peu...
Passer au mixer le restant de crème (150 ml) avec le restant de sucre (15 gr) pour en faire de la Chantilly. Attention, pas trop longtemps sinon elle devient solide.
Laisser refroidir les pommes et la crème anglaise.
Couvrir le vieux cake alcoolique avec la compote, puis ajouter la crème anglaise et enfin la Chantilly.
A déguster tiède (enfin c'est mon avis)...

Le trifle est la spécialité de ma grand-mère et je suis la seule à l'apprécier dans la famille. Enfin, depuis qu'on l'a remplacé par des tartes commandées chez Françoise, il n'est plus qu'un bon sujet de rigolade collectif, un lointain souvenir désagréable pour mon oncle, un petit complexe amer pour ma bonne-maman et un invité toujours absent pour moi...

mardi 1 avril 2008

Poisson d'avril

Eh bien non, c'est pas encore pour cette fois.
Jamais je n'aurais pensé que tenir un blog de manière régulière me pomperait tant de temps... Mais comment faîtes-vous?

lundi 17 mars 2008


Un peu de paresse, pas assez d'inspiration... mais je m’y remets bientôt.
Ne partez pas, non surtout ne partez pas !

samedi 16 février 2008

Le syndrome "vieille chaussette"

Le 14 février est une journée que je préfère voir passer comme si elle était seulement coincée entre le 13 et le 15 février.

Ne voyez pas là un caprice de mal baisée, un esprit de contradiction de frustrée, un snobisme de mal aimée, mais...

Saviez-vous que le 8 janvier précisément, toutes les boutiques du petit village d'Old Greenwich dans le Connecticut, pas loin de New York, se paraient de leurs premiers atours valentiniens? (ceci dit, les petits coeurs ne sont pas les seuls à blâmer puisque les petits lapins font déjà leur premières apparitions...)

Je pourrais, en plus de cela, vous apprendre que, dans ce même petit village perdu, il existe un décorateur de vitrine spécialisé dans les petits coeurs, puisque tous avaient la même forme, la même couleur et sont apparus en même temps.


Un Cupidon à la retraite, aimeraient penser les américains...

Et bien moi je refuse de mettre un pied dans ce bain commercial.
Même si le vendeur du magasin de thé qui m'a demandé en papillonnant des cils "Would you be my Valentaïïïne?" alors que j'emballais innocemment une confiture de Noël en solde, une marmelade d'orange avec une belle étiquette, des petits biscuits au citron et du thé plus cher que la peau des fesses de ..., a failli me faire changer d'avis.

Et me vient à l'esprit une chanson d'une artiste belge et qui habite près de mon ancien chez moi. Son nom c'est Stéphanie Blanchoud et, comme moi, elle n'aime pas la Saint-Valentin...


Même si j'avais voulu,
J'crois que je n'aurais pas pu
T'ignorer ce jour là,
Le 14 du mois

A peine réveillée
Le réveil a sonné
M'annonçant la nouvelle
Valentin de plus belle

A peine préparée
La grand-mère a appelé
"profites-en ma toute belle"
Valentin de plus belle

A peine sortie de chez moi
Le locataire d'en bas
"vous vous êtes fait tout'belle"
Valentin de plus belle

Même si...

Et au moment d'rentrer dans la boulangerie
J'ai compris que maudites étaient les pâtisseries
Les croissants, les gâteaux avaient changé de visage
Tous en forme de coeur dans le rouge du paysage

Et c'est sans déjeuner que je me suis enfuie
Un p'tit pain commercial ça coupe toutes les envies
J'ai marché droit devant moi, tel un cheval en bout de course
En priant Valentin de noircir sa frimousse

Même si...

Après la matinée

Le boss a débarqué
"les restos sont bondés"
Valentin t'as gagné

Après la réunion
Une seule conversation
Quatorze février
Valentin t'as gagné

Et après le boulot
Aumilieu du métro
Un mec et son banjo
"si amore mio!"

C'est les nerfs en pelote que je suis rentrée chez moi
Il ne m' restait plus qu'à dégeler une pizza
Un peu d'glace à la fraise et puis quelques sodas
A l'abri, Valentin, de tous les fans de toi

Mais je dois l'avouer, quand Thomas est rentré
J'espérais de tout coeur qu'il y aurait pensé
Une rose au bout des doigts, il m'a dit ce soir-là
"veux-tu bien mon amour, faire ta vie avec moi?"

Et depuis, Valentin
Ce quatorze du mois
N'est plus du tout pour moi
En rapport avec toi

Elle ressemble à un petit poussin tombé du nid, mais déjà plein de talent...
Et puis elle a trouvé une solution pour que le 14 février soit une date pas comme les autres mais pas comme pour les autres.
Personnellement j'ai mon petit remède aussi : chaque année, je suis clouée au lit! Et cette année est comme la précédente... Avec une grosse grippe qui prend toute la place, doublée du syndrome "vieille chaussette"... que tout le monde doit connaître au moins aussi bien que la grippe mais dont tout Valentin qui s'assume refuse catégoriquement l'existence (enfin le 14 février du moins!).


J'ai toujours été persuadée que deux personnes ne peuvent jamais s'aimer de la même manière, ou du moins avec la même intensité. Il y en a toujours un qui aime plus fort et c'est celui-là la vieille chaussette, où celui qui aime plus fort et qui voudrait être aimé encore plus fort que plus fort mais qui sent bien que c'est pas le cas. Et puis il se lasse d'aimer si fort, alors il aime moins fort et c'est l'autre qui devient la vielle chaussette!


Fred Astaire explique ça mieux que moi dans une chanson :

"Maybe that I love you too much"...
(malheureusement c'est pas lui dans la vidéo. Enfin c'est triste quand même...)




Allez pour que tous les amoureux ne se soient pas trop secoués par mes propos, un beau dessert rien que pour eux. Et léger en plus pour pouvoir prolonger la soirée autrement que dans les bras de Morphée!

La recette n'est pas de moi, la photo non plus (l'originale viendra plus tard) mais du livre "Madame Charlotte" de Keda Black. J'ai juste ajouté notre ami Fred et sa copine Ginger au-dessus.




Valentine- Charlotte

un paquet de biscuits roses de Reims
10 à 12 litchis (frais, surgelés ou en boîte)
1 barquette de framboises
2 c à s d'eau de rose
1 citron
300 g de fromage blanc
150 g de crème à fouetter
6 c à s de sucre
4 feuilles de gélatine (ou de l'agar-agar
pour ceux qui maitrisent et qui apprécient son goût délicat...)

Faire tremper la gélatine dans de l'eau froide.
Faire chauffer 100ml d'eau avec une cuillère d'eau de rose et disoudre la gélatine (égoutée) dedans quand ça bout.

Mélanger le fromage blanc avec le sucre.
Ajouter la gélatine.
Ajouter la crème fouettée en chantilly.
Ajouter les blancs d'oeufs battus en neige, très délicatement.
Peler et dénoyauter les litchis.
Ajouter la cuillère d'eau de rose restante dans un verre d'eau.
Y tremper les biscuits assez vite et tapisser un moule à charlotte.
Remplir le moule en alternant couches de crème, puis litchis, framboises, biscuits trempés, etc. (vous verrez on ne peut pas en faire mille...)
Fermer avec les biscuits.
Mettre au frigo toute une nuit.
Démouler et décorer de quelques framboises, même si c'est pas la saison!

mardi 5 février 2008

Divagations existentielles

Edouard aux Mains d'argent vient de raviver deux problématiques comportementales existentielles dans mon petit cerveau déjà bien encombré :



  • d'abord, comment fait Monsieur Peg pour ne pas reprocher au moindre moment à sa femme de les avoir plongés dans une telle situation en ramenant chez eux le pauvre Edouard afin de trouver une solution miracle pour camoufler ses cicatrices. Il va même, à mon plus grand étonnement (j'ai revisionné plusieurs fois le passage pour vérifier le moindre signe de reproche), jusqu'à la tenir par la main pour chercher notre balafré mal embarqué, au comissariat, au beau milieu de la nuit. Ils perdent leurs amis, un matelas aquatique et un futur beau-fils et Monsieur Peg ne dit jamais rien, même quand sa femme rentre avec la même coiffure que David Bowie ou quand son jardin se transforme en parc d'attraction.


  • et comment fait leur fille pendant toutes ces longues années qui séparent ses cheveux blonds de ses cheveux blancs, pour résister à la tentation d'aller rejoindre son tailleur de buisson tant aimé, qui n'a -si ça se trouve- pas d'autre occupation que d'observer de loin son changement de coloration, du haut de son château si proche et impossible à contourner des yeux...
Vous l'aurez compris, ce sont deux choses que j'aurais été bien incapable de faire...

Ceci dit, ces deux-là ont dû souffrir par mal de frustrations. Et dans ce cas, je ne vois qu'une seule solution: faire appel à la bonne fée Trish dont les desserts sont à base d'un seul et unique ingrédient qui s'avère indispensable pour supporter ce genre de situation problématique : les calories (et accessoirement, le chocolat).

Allez bonne chance les gars!

Petit coulant chocolat-poire





Une recette très facile et très rapide pour un besoin très pressant
(on l'appelle aussi le 200)

200 gr de chocolat très noir (70% de cacao minimum)
200 gr de beurre
200 gr de sucre de canne
200 gr d'oeufs (= 4 oeufs normaux)
2 poires bien mûres
2 pincées de canelle
quelques grains de nescafé

Préchauffer le four à 200°C.
Faire fondre le chocolat avec le beurre au bain-marie, à feu doux.
Ajouter le sucre (200 gr c'est peut-être un peu trop pour les becs salés...) et bien mélanger
Ajouter les oeufs entiers un à un, en mélangeant bien entre chaque (ça donne un truc assez gluant).
Dans une cuillère à café d'eau ou de jus de poire, diluer les grains de nescafé (ou café soluble) et ajouter la cannelle. Puis verser la potion épicée dans le chocolat gluant.
Beurrer et fariner un plat. Disposer les quartiers de poire pelés au fond en formant une belle étoile (si on n'est pas trop pressé du moins).
Verser le chocolat gluant sur les poires.
Enfourner pour 12 minutes dans le four très chaud.

mardi 22 janvier 2008

Just singin' in the rain!

Non, tout compte fait la vie n'est pas si moche:
Ma petite veuve reprend des couleurs, mon audience va de mieux en mieux, mon patron répète à longueur de journée "Brilliant, marvellous", m'a apporté un plateau de couques pour mon 10 heures et m'offre un verre de vin certains soirs avant de partir, le plus merveilleux des cookies a fait mon petit déjeuner, un vendeur dans un magasin de thé m'a demandé d'être sa valentine, mes mollets étaient particulièrement bien galbés aujourd'hui, un chauffeur qui voulait m'écraser a reçu un plum'kiss de la paume de ma main, un petit Dany est né ce matin, je ne suis pas la seule à lire des histoires d'adultère, j'ai eu mon verre de vin même si c'était sans amis et sans ragots et le petit rouge-gorge est revenu!
Et puis en chantant, la vie est encore plus belle non?

lundi 21 janvier 2008

Reine des navets

Pas de cuisine pour m'exercer (ni même pour manger...) ni de victime à empoisonner, à peine cinq jours de nouveau boulot pour déjà faire partie des meubles, un régime alimentaire limité à des tartines au Philadelphia pour des raisons budgétaires, et des boîtes de biscuits au "caramel toffee fudge" intercalées pour tasser les soucis, un petit rouge gorge fidèle détroné par un rideau de pluie, un pneu hivernal confortablement installé et impossible à déloger, un voisin puant secoué par de terribles cauchemards, une boîte de pralines qui traîne toujours fermée, oubliée dans un coin du salon, un jeans un peu trop serré, des conversations limitées à la couleur d'une robe de mariée et à l'heure d'arrivée des invités, l'envie d'un verre de vin espagnol avec quelques amis autour et des ragots pour l'apéro, au lieu de cela un téléphone trop silencieux, un petit moi robotisé et complètement négligé, avec comme plus proche compagnie, une veuve songeuse et une rose abandonnée...



Gratin de navets d'un très proche voisin
pour 2 (voisins)

2 gros navets
100g de parmesan, en fines tranches
du poivre
de l'huile d'olive
quelques feuilles de thym citronné
quelques feuilles de sauge hâchées


Eplucher les navets puis les plonger dans de l'eau bouillante salée pendant 10 bonnes minutes
Une fois qu'ils sont sortis et un peu refroidis, les couper en rondelles.
En poser quelques unes dans le fond d'un plat à gratin.
Il ne faut pas nécessairement les resaler (personnellement, j'aime le contraste de leur fadeur avec le parmesan qui l'est naturellement), mais on peut poivrer.
Alterner les couches de navet avec des couches de parmesan et les herbes (terminer avec du parmesan).
Un filet d'huile d'olive par dessus.
Faire gratiner au four pendant une dizaine de minutes.


vendredi 18 janvier 2008

Les petits gateaux qui se la pètent

Le snobisme, pour défendre une de mes inspiratrices injustement insultée, ne devrait pas être considéré comme une honte mais plutôt comme quelque chose de tout à fait naturel qui se perd mais qui ne devrait pas.
Être snob c'est vouloir accéder à une "sphère supérieure", en se condamnant donc à "avoir l'air" plutôt que d'être, comme je viens de le lire.
En quoi serait-il plus honteux de vouloir paraître supérieur à ce que l'on est vraiment, que l'inverse (puisqu'il me parait personnellement impossible d'être et de paraître ce que l'on est vraiment). N'est-ce pas au contraire un comportement tout à fait naturel?
J'irais même jusqu'à me snobiner à l'extrême en disant que je n'en peux plus de ce nivellement par le bas et de cette uniformisation.

L'ambition devient du snobisme, la personnalité devient du snobisme, la fierté devient du snobisme, l'estime de soi devient du snobisme, la distinction devient du snobisme, même la politesse et les bonnes manières sont pur snobisme.
Pour moi être snob c'est:
  • ne manger les desserts qu'avec une fourchette, comme ma maman
  • faire importer des paquets de café d'Europe pour le petit-déjeuner alors qu'on habite près de New-York comme Lucie, en plein paradis de la consommation,
  • boire son jus de fruit du matin dans un beau verre à vin, ce que je fais tous les jours,
  • ouvrir une bouteille de champagne sans occasion particulière
  • ne pas commencer le premier jour de l'an par une liste de bonnes résolutions
  • dire son âge avec fierté, quel qu'il soit
  • mettre du sucre dans sa salade
  • ne pas ramasser la pièce de 1 cents qui tombe de son portefeuille pour rouler sous une voiture
  • demander un emballage cadeau pour une jolie paire de souliers qui vient de nous faire craquer

Je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de mal à cela...

Financiers pistache-framboise
(à ne déguster qu'à l'heure du thé)
-
100g de sucre
100g de pistache en poudre
55g de sucre glace
35g de farine
125g de blanc d'oeuf
90g de beurre
(du colorant alimentaire vert)
-
Mélanger le sucre, la poudre de pistache et la farine tamisée
Ajouter les blancs légèrement battus (ils doivent être mousseux).
Ajouter le beurre fondu.
Et puis du colorant vert pour tricher un peu.
Verser dans des moules à financiers (ceux en silicone sont bien pratiques).
Poser une petite framboise au milieu (je sais c'est pas la saison).
Au four à 180°C pendant quelques minutes (zut je n'ai pas vérifié combien...).
Les sortir avant qu'ils ne soient brûlés.

Merci à mes quelques petites lectrices qui sont, par chance, celles que j'admire le plus, plus spécialement par le délicieux snobisme de leur personnalité...

lundi 7 janvier 2008