lundi 15 novembre 2010

La princesse ou le petit pois


Il était une fois un prince. Sans princesse, mais il avait un petit pois. Vert, un peu cabossé. Bien vert et très dur. D'un vert mentholé qui restait dur cuit comme cru; pas de ce vert sâle que prennent les français, tirant vers le brun ou parfois même vers le jaune. Ni de cette molesse que prennent ceux en conserve et qui les transforme en purée sans aucun effort.
Anglais donc, de la famille des Fabacées, de type surgelé ou fraîchement écossé.

Les princes ne marient pas les petits pois, en tout cas pas dans les histoires. Il lui fallait donc une princesse. Mais le prince aimait son petit pois. Il lui caressait la cabosse, astiquait son vert tous les jours, après son bain de pied. Le samedi, il le roulait même entre ses orteils. Il avait remarqué que le petit pois en reluisait d'avantage. Le dimanche, il était donc brillant.

C'est un dimanche d'ailleurs que le prince éventuellement tomba amoureux pour la deuxième fois. Certes son premier choix revenait au petit pois anglais, mais celle-là avait... -comment dire?- ... la même dureté!

Comme c'est malheureusement tout ce qu'elle avait et que cela ne convient pas pour une princesse, encore moins pour une épouse, on lui présenta une 2ème candidate. Celle-là n'aimait pas le froid. Il lui fallait en permanence, en alternance ou simultanément, du soleil ou du chauffage.

En vint une 3ème... pas assez cabossée. Donc une 4ème... pas assez rouge. La méchante belle-mère qui ne mange que des choses vertes désespérait.

Il faut dire que la pauvre ne comprenait rien aux arguments du prince. En effet, à cause de ses inclinations alimentaires, le prince se voyait forcé de cacher le petit pois bien-aimé sous son lit sous une pile de matelas bien tassés. Elle ignorait donc son existence. Mais la future princesse forcément constaterait sa présence, il fallait donc que le ménage à trois se passe dans les conditions les meilleures. Elle devrait pour se faire présenter certaines les qualités.


Une 5ème n'aimait pas les carottes; une 6ème je ne sais plus très bien; une 7ème ... ; une 8ème ...

Une xème enfin serait la bonne. Dure à point, supportant des conditions de congélation et cabossée sur deux côtés, rougissant à toute occasion et préférant les carottes, capable de dormir sur un matelas pas tout-à-fait plat.




Lasagne au petit pois


50 gr de beurre
60 gr de farine
750 ml de lait
160 gr de crème fraîche
150 gr de fromage rapé
4 oeufs battus
2 c. à s. de pesto
750 gr de carottes rapées
250 gr de lasagne
1 petit pois


Faire la béchamel: faire fondre le beurre dans une casserole à feu doux. Puis ajouter la farine. Bien mélanger au fouet jusqu'à ébullition.
Toujours sur feu doux, ajouter le lait, la crème, le sel et le poivre et remuer sans arrêt. Normalement si tout va bien, la sauce s'épaissit.
Ajouter alors le fromage et laisser refroidir.
Ajouter les oeufs battus, puis le pesto et les carottes rapées.
Dans un plat huilé, alterner une couche de sauce, puis une couche de feuilles de lasagne, etc. En commençant et en finissant par une couche de sauce. Et ne pas oublier de poser le petit pois sur la deuxième couche de sauce, sa préférée.
Laisser reposer 15 minutes pour que les feuilles ramollissent.
Cuire 40 minutes au four à 150°C.

vendredi 15 octobre 2010

Les femmes vertueuses 2 - Anna



Anna pense que tout le monde l'observe. Dans le tram les gens ne regardent qu'elle. Avec mépris ou pitié, les deux lui sont insupportables.

Elle me dit qu'elle se sent comme une vache dont le pis va exploser de trop de lait et que personne ne veut traîre. Une traîte ne suffirait pas, elle voudrait tout donner.

Ses très longues jambes dans un legging turquoise sautillent d'une personne à l'autre et de sa bouche ne sortent ni perles ni crapauds mais des Honeypie, des Sweetheart et des Pumpkin. Il y en a pour tout le monde.

Je l'ai rencontrée sur des saucisses au miel que les autres invités refusaient mais que j'acceptais sans hésitation pour la ... ème fois.

Sa tignasse lui faisait -je me souviens- comme une auréole que Dieu aurait mise sur sa tête pour tout l'amour qu'elle lui laisse. Mais même, il en reste toujours encore. Pour les rescapés de guerre, pour une mère trop violente, pour les vieilles dames juives, pour les handicapés près de la mer, pour des gens qu'elle ne connaît même pas.

La deuxième fois, elle organisait un dîner. Dans l'appartement figé de sa mère, elle nous recevait autour de quiches, pâtes et salades qu'elle aurait complètement foirées mais mettait un point d'honneur à s'occuper du dessert.

ç'aurait pu être une mousse au chocolat mais je ne m'en serais jamais souvenue et Anna ne serait sans doute pas Anna.



Tiramisu façon "Anna"

un tiramisu préparé par une copine
de la crème anglaise
2 bananes qui traînent


Peler les bananes, les couper en 2 dans la longueur et les mettre au four à 18O°C pendant trop longtemps.
Chauffer la crème à feu doux. Y ajouter les bananes (on peut éventuellement les couper en 2 ou 3 si la casserole est trop petite).
Couvrir le tiramisu d'une couche de crème anglaise à la banane et servir tout de suite avec un sourire très assuré.

samedi 11 septembre 2010


Passée la place du village, son église classée et son monument patriotique (n’oubliez pas de saluer au passage ses habitant sympathiques qui jouent à la pétanque), le portail du château vous invite à entrer. La ferme à gauche puis le pont qui enjambe la rivière bordée de tilleuls, vous tombez ensuite face au colombier qui n’est plus que moitié. A droite ce qui fut la laiterie, puis derrière, le moulin. Un peu plus loin jetez un coup d’œil à la fenêtre du lavoir traversé par un petit cours d’eau. De la scierie, il ne reste plus que la scie, la roue en bois qui l’active et le mur latéral gauche. Mais vous vous perdez… revenez sur vos pas.

Repassez devant le colombier et longez les tilleuls. Le château se profile derrière les feuilles. Une tour, deux tours, puis le pont de pierre bordé de roseaux. Les chiens aboient, l’autruche sur la grille cligne de l’œil, les carpes centenaires disparaissent dans la vase. N’entrez pas sans vous annoncer. Un petit batard sud américain risque de vous croquer le mollet. Jetez quand même un coup d’œil à travers les grilles : la chapelle postée au milieu de la cour. A gauche le logis ponctué de 5 tours. Du haut de la plus récente ajoutée au 19ème comme escalier de service, une jolie princesse fait pendre ses longs cheveux dorés. Vous vous y accrocherez plus tard. A droite les dépendances plus récentes mais très indépendantes puisqu’on peut y accéder par un pont-levis.

Le château est daté principalement du 16ème siècle mais s’élève sur des fondations du 11ème. Autour, 25 hectares de prairies et forêts sont délimités par la rivière qui alimente aussi les douves. Faites demi tour et prenez, à droite, l’allée de tilleul. Attrapez au passage une coupe du crémant local. N’écrasez pas les escargots. La table est longue mais continuez… Madame Petit-gris fête ses 60 ans. Sur votre gauche, derrière la rivière, le potager qui est aussi verger. Non laissez bien la barrière fermée, quelques invités pourraient tenter de passer. Vous irez cueillir les betteraves plus tard. Regardez plus tôt à droite : au bout de la prairie oui oui c’est bien un temple hindou et puis plus à gauche un pont chinois. Vous ne les voyez pas d’ici mais entre les deux, 3 bouddhas pataugent dans les marais depuis une dizaine d’années. Vous irez prendre l’apéritif dans le temple plus tard. Vers 19h la lumière est plus belle. En face de vous ça pourrait être une piscine. C’est un étang. Soyez discret, les jeunes filles du château s’y baignent toujours nues. Longez la rivière. Allez venez, ne restez pas là ! Traversez les prairies, cueillez quelques brins de muguet dans les sous-bois.



Escargots de Bourgogne

une centaine d'escargots
une grande cage
une grande bassine pouvant contenir tous les escargots
une grande casserole pouvant contenir tous les escargots
une pique à fondue
une passoire
2 kg de gros sel
1l de vinaigre de vin blanc
2 poireaux
5 carottes
2 oignons
3 échalotes
5 gousses d'ail
1,5l de vin blanc (Bourgogne aligoté)
du thym, du romarin, du persil et du laurier

Ramasser les escargots un jour de pluie.
Les faire jeûner 24h minimum dans un cage, en les aspergeant d'eau de temps en temps.
Les laver un à un à l'eau du robinet.
Les mettre tous dans une grande bassine. Les parsemer généreusement de gros sel pour les faire dégorger. Ils crissent et se mettent à baver. Mais ne sont pas encore morts.
Laisser agir 45 minutes.
Les laver un à un au robinet en enlevant bien toute la bave. Les relaver si ils continuent à baver.
Faire bouillir de l'eau dans la casserole. Puis y jeter les escargots (cette fois, ils sont morts). Les laisser mijoter 30 à 40 minutes (ça sent mauvais...)
Les décoquiller un à un avec une pique à fondue puis couper les boyaux (la partie qui est à l'intérieur de la coquille). Réserver les coquilles.
Une fois les escargots décoquillés et déboyautés, les mettre dans la passoire et les rincer à l'eau du robinet en les malaxant bien. Les frotter avec du gros sel et un peu de vinaigre. Bien essorer la masse et répéter l'opération (eau, sel, vinaigre) jusqu'à ce qu'il n'y ait plus ni gluant ni mousse. ça peut aller jusqu'à 10 fois.
Préparer le court-bouillon: couper les légumes en rondelles, les jeter dans la casserole avec les herbes, 1,5l d'eau et le vin blanc. Saler et poivrer légèrement.
Faire bouillir.
Jeter les escargots dans le bouillon et cuire 1h. Ecumer si nécessaire.
Laisser refroidir.
Puis, soit on les congèle directement dans leur bouillon refroidi (dans des petites barquettes en aluminium); soit on les prépare directement.

Pour l'option 2, vous devez préparer le beurre à l'ail.
Hachez 5 branches de persil et 3 gousses d'ail. Les écraser avec 100gr de beurre salé. Bien écraser!
Faire bouillir les coquilles dans de l'eau et un peu de vinaigre.
Remettre chaque escargots dans sa coquille et boucher avec une cuillère à soupe de beurre persilé.
Mettre au four environ 5 minutes, jusqu'à ce que le beurre crépite.
Se régaler tant qu'ils sont bien chauds, avec de la baguette fraîche et un verre de vin blanc.

mardi 24 août 2010

Pain quotidien


Un petit rouge gorge qui chante sur l'appui-de-fenêtre, des catologues qui s'entassent au fil des années, la belle-fille qui soupire, des papillons en papier collés sur les chevalets, un escargot qu'on peut suivre à la trace sur la carpette noire, un vieux vernis qui mijote et nous encrasse les poumons, des étagères qui croulent sous les livres dépareillés, un bouchon de champagne qui saute, des clés qui disparaissent, un pigeon qui tombe de la cheminée, des branches de lunettes qui se perdent, des criquets qui chantent dans le jardin, la radio qui radote, les tableaux qui passent au toilettage, sa femme qui ment, mon pied qui dort, une petite abeille très rapide des ailes qui fait poussiérer les pigments au dessus de ma palette et qui devient toute bleue, mon patron qui tape très fort avec ses doigts sur son clavier, le chien qui mâche un coton imbibé de solvant, would you like a glass of wine?


Redcurant jelly

un lave-vaisselle
une casserole en cuivre
une grande cuillère en bois
des groseilles rouges
un peu d'eau
une étamine
du sucre spécial confiture
des pots vides avec le bon couvercle!
2 chaises
1 balais


Mettre les pots au lave-vaisselle.
Equeuter les groseilles.
Les mettre dans une casserole en cuivre, les couvrir d'eau et chauffer une petite demi-heure.
Mettre ensuite les fruits dans une étamine pendant environ 5h avec un récipient en-dessous. Moi j'accroche l'étamine à un balais calé entre deux chaises.
Quand ça ne goutte plus, compter 1kg de sucre pour 1kg de jus de groseille récolté dans le récipient.
Cuire le jus et le sucre dans la casserole en cuivre à feu très fort et tourner régulièrement avec une cuillière en bois pour ne pas que le fond brûle.
Une fois que ça bout, compter 4 minutes.
Puis laisser reposer 15 minutes.
Remplir les pots à ras-bord. Puis paraffiner ou bien fermer le couvercle directement et renverser le pot.
Se mange à l'anglaise: tous les jours avec de la viande rouge!

samedi 14 août 2010

C'était une bonne date. Quelques jours avant, le 14 juillet me narguait dans le carnet entrouvert du voyage au Vietnam. Je n'avais officiellement plus d'amant et c'était un soulagement, comme s'il ne c'était rien passé. Les feux d'artifices ou ces 2 petites lumières dans le coin de l'oeil... je ne sais pas, ça n'a pas marché. Deux jours peut-être. L'herbe est verte et je m'en fous.

C'était un jour un peu comme aujourd'hui. Il faisait gris. Pas assez chaud pour enlever sa veste; pas assez froid pour mettre un pull en-dessous. On buvait un thé sur une terrasse. On n'était que deux, on critiquait les passants. Il y avait peut-être juste quelques gouttes de pluie en moins mais la lumière était toujours allumée au dernier étage du building du Delhaize.

J'allais envoyer tout balader pour des histoires de chinchilla, de poules d'eau, de chips au goût poulet, de moules et d'oeufs en chocolat, de Bora-Bora, de cramique et de couques suisses, d'un bûcher et de jus de mangue, d'oreilles et de Lausanne, de pique-nique et de thé Morocco, entre décolleté et chaussettes, soyons raisonnables, juste voisins, on verra en 2065, cette histoire de verre cassé ou celle du basilic, tes pieds, mes aisselles, petit lardon, de toute façon c'est pas la saison.

Il aimait d'abord mon nez, puis mes yeux et mes seins. Mes fossettes, les bruits de mon ventre, mes pieds et mes cuisses. Mon T-shirt à pois et mes culottes. Mes fesses fraîches aussi et le point de beauté caché sous mon bras.
Je n'aimais pas cette tête de tortue quand il réclamait un bisous, ses vieux slips aux motifs de cravate de Monsieur météo et cette expression de faire un câlin.
J'aimais son cou mou et chaud, cette sensation de matelas pneumatique chauffé par le soleil dans un piscine, en plus moelleux. Ses mains assurées mais empressées, ses pieds palmés comme s'il avait 12 orteils et ses cils qui se mettent en petit paquets. L'odeur de frigo pas lavé dans sa barbe, ce truc crochu qui tient bien dans la main et son odeur de Pampers. La forme de l'ongle de son pouce et la cellulite sur son ventre.
Il coupait les courgettes en tout petits petits morceaux.
Au début j'aimais ça, aujourd'hui ça me rend malade.





Cake aux courgettes

100 gr de farine
1 c.à c. de cannelle
3 pincées de sel
1/2 c.à c. de bicarboante de soude
1/2 c.à c. de baking powder
2 oeufs
100 gr de sucre
120 gr d'huile olive
1,5 Extrait de vanille
le zeste et le jus d'un citron
1 courgette
100 gr de noix
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Mélanger dans un grand bol la farine, la cannelle, le sel, le bicarbonate de soude et le baking powder.
Dans un autre récipient, mélanger les oeufs avec le sucre puis ajouter l'huile, le jus et le zeste de citron.
Ajouter le 2ème mélange au premier.
Raper les courgettes ou les couper en tout petits petits morceaux.
Ajouter les courgettes et les noix à la pâte et bien mélanger.
Verser dans un moule rectangulaire assez plat (genre moule à brownies) et cuire à 180°c pendant une petite demi-heure.

jeudi 17 juin 2010

Les femmes vertueuses - Tante Odile

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Tante O. m'a appris à aimer le beurre salé sur le pain le matin, les fruits comme dessert, le porto blanc, la raclette et les rillettes. Faire une quiche au magret, mettre du vin blanc dans les spaghettis au saumon, des pommes-de-terre dans les omelettes.
Pour la première fois j'ai mangé du fromage, du chèvre sur une pizza. Puis de la raclette. C'était fumé, mon ventre ballonné.

Saucisson en brioche de Tante Odile


1 saucisson fumé ou à l’ail
300 g de farine
30 cl de crème fraîche
Sel-poivre


Mélanger les oeufs entiers avec la farine.
Ajouter la crème. Puis le sel et le poivre.
Huiler un moule à cake.
Verser la pâte dans le moule.
Enfoncer le saucisson dans la pâte jusqu'à ce qu'on ne le voie plus.
Cuire à 250°C pendant 30 à 40 minutes.
Déguster avec une salade verte bien assaisonnée.

dimanche 14 février 2010

Meat Pie


C'est ainsi que je me suis retrouvée hier soir, conviée à l'enterrement d'un chien qui, une semaine plus tôt, fêtait ses 105 ans autour d'un os enrichi en magnesium.
Puppy est mort il y a 3 jours, d'une overdose d'anti-douleur (P. n'avait pas lu la notice) et, accessoirement, d'un cancer des testicules.
Tous les jours, il faisait sa promenade à 10h et son cauchemar entre 16 et 17.

La maison de mon patron est tout en bois et n'est accessible qu'après un assez long et glacial trajet en barque. Il faisait nuit, tout était noir et brumeux. Mystique. Ou plutôt maléfique.
Il avait prévu pas mal de pelles pour creuser le trou et tout le monde s'y est mis avec énergie et enthousiasme, jusqu'à ce que les grands coups de pioche que donnait sa belle-fille, jambes écartées au dessus du trou, faisant voler ses très longs cheveux blonds en même temps que la terre, agitant ses jupes à pois, râlant et s'aidant parfois de ses mains pour retirer les racines et les vers de terre, nous rendent plus hésitant, de peur de, le crâne fendu, devoir ensuite partager le trou avec Puppy.
P. avait aussi prévu un petit poème en vers, qu'il a lu avec beaucoup d'émotion sur un écran de téléphone portable, des perce-neige fânés, des jonquilles pas encore ouvertes, et un magnum de champagne.
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Il avait pris l'habitude de dire "Poor Puppy dog, poor boy" à chaque fois que Puppy toussait (personnellement je pense que le cancer ne se limitait pas aux testicules).
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Depuis quelques jours, il a l'air ailleurs. mais il continue de dire "Good brilliant marvellous", ok next one, the other thing is... et "perfection", avec la même fréquence. et il peu, maintenant que le corps de Puppy est sous terre, garer sa voiture du côté ensoleillé de la rue sans craindre de trop mauvaises odeurs.
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Meat Pie
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700 g d"épaule de labrador (ou à défaut... de porc)
250 g de rognons de lévrier (ou de bacon)
2 oreilles de caniche (ou 2 anchois)
1 bouquet de sauge fraîche
1 c. à c. de macis (ou de noix de muscade)
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pour la hot-water crust pastry
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450 g de farine blanche
1 généreuse pincée de sel
50 ml de lait
50 ml d'eau
150 g de saindoux
1 jaune d'oeuf
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Hâcher la viande et les épices au robot ménager. Saler et poivrer. Idéalement, cuire une petite boulette de viande à la poêle, goûter et rectifier l'assaisonnement. Le labrador est une viande assez salée. Et les oreilles de caniche peuvent être utilisées comme substitut du sel marin.
Beurrer un moule rond de 20 cm de diametre assez profond.
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Préparer la pâte:
Verser la farine et le sel dans un grand bol.
Réchauffer à feu doux le lait, l'eau et le saindoux préalablement coupé en petits morceaux. Quand la graisse est fondue, augmenter le feu et porter à ébullition.
Verser le liquide sur la farine et mélanger avec une cuillère en bois.
Travailler la pâte brièvement avec les mains pour faire une boule homogène.
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Tapisser le moule avec 2/3 de la pâte (le fond et les bords) tant qu'elle est encore chaude. Il faut agir vite! La pâte devient friable en refroidissant, et donc très difficile à travailler et étaler.
Recouvrir de viande et bien tasser.
Badigeonner le haut des bords de jaune d'oeuf battu et recouvrir le tout avec le reste de pâte étalé au rouleau à tarte. Bien sceller les bords.
Badigeonner le tout avec le reste de jaune d'oeuf et faire quelques petits trous dans le couvercle.
Parsemer de quelques grains de gros sel.
Mettre 1h au four préchauffé à 180°C.
Déguster une fois qu'il est légèrement refroidi avec une bonne compote de pomme maison.

vendredi 22 janvier 2010

Susucre


Je voudrais vous tenir entre mes mains. Vous faire glisser entre mes doigts. Caresser vos cheveux sans pouvoir les compter.

Et vous mettre dans ma poche pour vous garder pour moi, au chaud. de temps en temps reprendre ma fourchette, la porter jusqu'à ma bouche, pour vous récupérer ensuite un peu froid.

Je suis une pierre, liquide, à l'état gazeux, un flottement, un soupir. Quelque chose qui ne bouge plus. Voudrait mais ne peux plus. Rien d'humain, sans chair et sans os. Je suis à vous. Mangez moi ou écrasez moi.

Mais peut-être préférez vous de la tarte au sucre?

Ze tarte au sucre
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1 pâte brisée
200 g de cassonade blonde (qu'on trouve qu'en Belgique)
1dl de crème liquide
5 noisettes de beurre salé
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Etaler la pâte dans un moule à tarte rond. La piquer de quelques trous de fourchette.
Recouvrir de cassonade.
Mélanger les oeufs avec la crème. Et verser le mélange sur la cassonnade. Ne pas mélanger!
Parsemer de quelques noix de beurre.
Mettre au four 25 à 30 minutes.

samedi 16 janvier 2010

Linley Sambourne

Lord Linley était plutôt gros. D'un embonpoint à la limite du sain mais sympathique en tout cas. Ses paupières retombantes lui faisaient pourtant de petits yeux méchants.
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Il avait mis au point un système ingénieux d'ouverture de porte pour éviter de sortir de son lit. Paresseux, il l'était incontestablement.
Mais fantaisiste en tout cas. La fissure sur son miroir était une branche de vigne.
Econome dans les détails. Le papier peint contournait les cadres; le tapis, la base des armoires.
Visionnaire si l'on veut. Le tapis, faux, était en lino. Le parquet aussi.

Il n'hésitait pas à se montrer ridicule sur les photographies. D'autant plus que ce jour-là
, Missis Hogarth s'était trompée dans les proportions de porto dans la sauce.


Sauce cumberland

1 grosse cuillère à soupe de gelée de groseilles
1 zeste d'orange hâché très finement
3 verres de porto (non pardon 1)
1 c.à c. de arrow-root (ou autre épaississant) dilué dans un verre d'eau
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Diluer la gelée dans le porto dans une casserole à feu doux.
Ajouter le zeste hâché et porter à ébullition.
Lorsque ça bout, ajouter l'épaississant. Et remuer en laissant sur feu doux encore quelques minutes.
Servir avec un roti de porc.