vendredi 15 octobre 2010

Les femmes vertueuses 2 - Anna



Anna pense que tout le monde l'observe. Dans le tram les gens ne regardent qu'elle. Avec mépris ou pitié, les deux lui sont insupportables.

Elle me dit qu'elle se sent comme une vache dont le pis va exploser de trop de lait et que personne ne veut traîre. Une traîte ne suffirait pas, elle voudrait tout donner.

Ses très longues jambes dans un legging turquoise sautillent d'une personne à l'autre et de sa bouche ne sortent ni perles ni crapauds mais des Honeypie, des Sweetheart et des Pumpkin. Il y en a pour tout le monde.

Je l'ai rencontrée sur des saucisses au miel que les autres invités refusaient mais que j'acceptais sans hésitation pour la ... ème fois.

Sa tignasse lui faisait -je me souviens- comme une auréole que Dieu aurait mise sur sa tête pour tout l'amour qu'elle lui laisse. Mais même, il en reste toujours encore. Pour les rescapés de guerre, pour une mère trop violente, pour les vieilles dames juives, pour les handicapés près de la mer, pour des gens qu'elle ne connaît même pas.

La deuxième fois, elle organisait un dîner. Dans l'appartement figé de sa mère, elle nous recevait autour de quiches, pâtes et salades qu'elle aurait complètement foirées mais mettait un point d'honneur à s'occuper du dessert.

ç'aurait pu être une mousse au chocolat mais je ne m'en serais jamais souvenue et Anna ne serait sans doute pas Anna.



Tiramisu façon "Anna"

un tiramisu préparé par une copine
de la crème anglaise
2 bananes qui traînent


Peler les bananes, les couper en 2 dans la longueur et les mettre au four à 18O°C pendant trop longtemps.
Chauffer la crème à feu doux. Y ajouter les bananes (on peut éventuellement les couper en 2 ou 3 si la casserole est trop petite).
Couvrir le tiramisu d'une couche de crème anglaise à la banane et servir tout de suite avec un sourire très assuré.

3 commentaires:

gwendoline a dit…

C'est bien simple :
je viens d'arriver mais,
déjà,
j'aime tout.

S. a dit…

J'ai lu le blog entier d'une traite commentaires compris en ce dimanche matin pluvieux. Je me suis reconnue souvent, ici encore, dans les textes mouillés parfois. J'ai de quoi assouvir ma gourmandise mais ma curiosité(un autre de mes pêchés) pas complétement. J'ai beaucoup de questions, sur vos vendredi soir par exemple, desormais se passent ils avec des amis et de la biere? Sur votre emploi est ce que vous avez pris à droite ou gauche? Et cette relation avec votre patron, très humaine... Et vos cartes vous les vendez toujours? Parce que j'aime. TOUT. Faut il tout savoir? Peut être pas, mais pour les cartes et les étiquettes de pots à confiture,j'aimerai beaucoup savoir, lors de votre prochain passage dont je pourrai me délecter même si je ne suis pas patiente d'habitude(un autre défaut ça en fait déjà pas mal pour une première rencontre et je suis un peu snob aussi il paraît...)

Miss Popote a dit…

ça tient souvent à presque rien...

La femme de ménage qui me dit que j'ai l'air "bien", un doigt sur ma hanche, et 2 nouvelles lectrices, avec des compliments bien tournés, et des questions sincères.

J'aimerais bien répondre à toutes les questions mais pour moi le charme se cache toujours derrière le mystère. Tout ce que je peux dire c'est que je n'aime pas les vendredi soir, que je ne vends rien si ce n'est des trous de boulin et j'apprécie les gens pour leurs défauts!