mardi 24 août 2010

Pain quotidien


Un petit rouge gorge qui chante sur l'appui-de-fenêtre, des catologues qui s'entassent au fil des années, la belle-fille qui soupire, des papillons en papier collés sur les chevalets, un escargot qu'on peut suivre à la trace sur la carpette noire, un vieux vernis qui mijote et nous encrasse les poumons, des étagères qui croulent sous les livres dépareillés, un bouchon de champagne qui saute, des clés qui disparaissent, un pigeon qui tombe de la cheminée, des branches de lunettes qui se perdent, des criquets qui chantent dans le jardin, la radio qui radote, les tableaux qui passent au toilettage, sa femme qui ment, mon pied qui dort, une petite abeille très rapide des ailes qui fait poussiérer les pigments au dessus de ma palette et qui devient toute bleue, mon patron qui tape très fort avec ses doigts sur son clavier, le chien qui mâche un coton imbibé de solvant, would you like a glass of wine?


Redcurant jelly

un lave-vaisselle
une casserole en cuivre
une grande cuillère en bois
des groseilles rouges
un peu d'eau
une étamine
du sucre spécial confiture
des pots vides avec le bon couvercle!
2 chaises
1 balais


Mettre les pots au lave-vaisselle.
Equeuter les groseilles.
Les mettre dans une casserole en cuivre, les couvrir d'eau et chauffer une petite demi-heure.
Mettre ensuite les fruits dans une étamine pendant environ 5h avec un récipient en-dessous. Moi j'accroche l'étamine à un balais calé entre deux chaises.
Quand ça ne goutte plus, compter 1kg de sucre pour 1kg de jus de groseille récolté dans le récipient.
Cuire le jus et le sucre dans la casserole en cuivre à feu très fort et tourner régulièrement avec une cuillière en bois pour ne pas que le fond brûle.
Une fois que ça bout, compter 4 minutes.
Puis laisser reposer 15 minutes.
Remplir les pots à ras-bord. Puis paraffiner ou bien fermer le couvercle directement et renverser le pot.
Se mange à l'anglaise: tous les jours avec de la viande rouge!

samedi 14 août 2010

C'était une bonne date. Quelques jours avant, le 14 juillet me narguait dans le carnet entrouvert du voyage au Vietnam. Je n'avais officiellement plus d'amant et c'était un soulagement, comme s'il ne c'était rien passé. Les feux d'artifices ou ces 2 petites lumières dans le coin de l'oeil... je ne sais pas, ça n'a pas marché. Deux jours peut-être. L'herbe est verte et je m'en fous.

C'était un jour un peu comme aujourd'hui. Il faisait gris. Pas assez chaud pour enlever sa veste; pas assez froid pour mettre un pull en-dessous. On buvait un thé sur une terrasse. On n'était que deux, on critiquait les passants. Il y avait peut-être juste quelques gouttes de pluie en moins mais la lumière était toujours allumée au dernier étage du building du Delhaize.

J'allais envoyer tout balader pour des histoires de chinchilla, de poules d'eau, de chips au goût poulet, de moules et d'oeufs en chocolat, de Bora-Bora, de cramique et de couques suisses, d'un bûcher et de jus de mangue, d'oreilles et de Lausanne, de pique-nique et de thé Morocco, entre décolleté et chaussettes, soyons raisonnables, juste voisins, on verra en 2065, cette histoire de verre cassé ou celle du basilic, tes pieds, mes aisselles, petit lardon, de toute façon c'est pas la saison.

Il aimait d'abord mon nez, puis mes yeux et mes seins. Mes fossettes, les bruits de mon ventre, mes pieds et mes cuisses. Mon T-shirt à pois et mes culottes. Mes fesses fraîches aussi et le point de beauté caché sous mon bras.
Je n'aimais pas cette tête de tortue quand il réclamait un bisous, ses vieux slips aux motifs de cravate de Monsieur météo et cette expression de faire un câlin.
J'aimais son cou mou et chaud, cette sensation de matelas pneumatique chauffé par le soleil dans un piscine, en plus moelleux. Ses mains assurées mais empressées, ses pieds palmés comme s'il avait 12 orteils et ses cils qui se mettent en petit paquets. L'odeur de frigo pas lavé dans sa barbe, ce truc crochu qui tient bien dans la main et son odeur de Pampers. La forme de l'ongle de son pouce et la cellulite sur son ventre.
Il coupait les courgettes en tout petits petits morceaux.
Au début j'aimais ça, aujourd'hui ça me rend malade.





Cake aux courgettes

100 gr de farine
1 c.à c. de cannelle
3 pincées de sel
1/2 c.à c. de bicarboante de soude
1/2 c.à c. de baking powder
2 oeufs
100 gr de sucre
120 gr d'huile olive
1,5 Extrait de vanille
le zeste et le jus d'un citron
1 courgette
100 gr de noix
.
Mélanger dans un grand bol la farine, la cannelle, le sel, le bicarbonate de soude et le baking powder.
Dans un autre récipient, mélanger les oeufs avec le sucre puis ajouter l'huile, le jus et le zeste de citron.
Ajouter le 2ème mélange au premier.
Raper les courgettes ou les couper en tout petits petits morceaux.
Ajouter les courgettes et les noix à la pâte et bien mélanger.
Verser dans un moule rectangulaire assez plat (genre moule à brownies) et cuire à 180°c pendant une petite demi-heure.